Les cinq premières minutes ne laissent rien présager de bon. Dans celles-ci on voit JP parler à la caméra de son envie de créer une marche pour retrouver la dignité de l'homme noir. En arrière-plan sa femme déboule dans le champ, sacs de course à la main. Elle lui parle du quotidien, de la machine qu'il n'a pas étendue, et de son fils qu'il doit allez récupérer à l'école. Évidemment lui c'est un message sérieux qu'il cherche à faire passer. Autant dire que ça s'annonce mal, voire très mal, tout ça annonce des gags dignes du Jamel comedy club, puis la chose commence à s'amorcer doucement. Pour conter son histoire Zadi choisit le moyen le plus facile et rapide pour aborder le sujet, le faux documentaire. C'est facile car ça ne demande pas grand-chose en termes d'écriture de scénario, et aussi parce-qu'il peut y caser ce qu'il veut sans trop de problèmes. C'est ainsi que l'on voit apparaitre dans ce Tout simplement noir les plus médiatiques des acteurs noirs, humoristes, musiciens, journalistes, etc...


Jean-Pascal Zadi aborde avec ce sujet tous les points liés autour d'une telle envie de créer un mouvement. Faire une marche réservée uniquement aux hommes noirs en excluant tous les autres est une totale absurdité. Il met le doigt sur plusieurs problèmes liés à ce genre d'action qui finalement dans le discours ne se révèle pas mieux que ce qu'elle dénonce. Il n'y a pas d'ouverture vers les autres mais un repli sur soi. Le film est foutraque, le personnage rencontre des gens et cela donne l'occasion de placer l'un des aspects en lien avec le sujet. Tout le monde n'a pas le même point de vue que Zadi. Ce personnage revendique une chose dont il ne connait que certaines grandes lignes. Et ce n'est pas parce-que tous les gens qu'il rencontre sont noirs ou métisses que ce simple fait suffit à les unir. Montrer l’absurdité de ce genre de mouvement et ses dérives est assez bien vue. On se marre parfois franchement, l’altercation entre Eboué et Lucien Jean-Baptiste est terriblement drôle. Les mecs n'hésitent pas à parler de leurs films tout en tirant dessus. Ils ont beau faire un cinéma médiocre l'un comme l'autre il faut tout de même leur reconnaitre une certaine autodérision. Et comme tout le monde passe dans ce film on ne peut évidemment pas éviter d'évoquer Dieudonné. Oui on l'évoque et le gag qui l'entoure on le voit venir à des kilomètres. Il aurait été plus courageux de le mettre dans le film, mais bon une telle chose aurait certainement eu des conséquences. Tel le retrait de participants, le financement, la distribution, etc..Il aurait été mieux de carrément ne pas en parler. Enfin comme Zadi veut faire le tour des acteurs médiatiques il en parle. Le film est un peu foutraque, mais dans son ensemble ça fonctionne plutôt bien.

Heurt
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le 20 nov. 2020

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Heurt

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