Toy Story 4
7.1
Toy Story 4

Long-métrage d'animation de Josh Cooley (2019)

Ah ! La machine pixar semble bloquée sur deux modes : le recyclage de leur vieille licence ou la création de nouvelles comme Arlo, le gros four (dont tout le monde se rappelle, pas vrai ?). L'une des nouvelles victimes de ce système sans cœur à défaut d'avoir de la raison est bien notre cher Toy Story.
Que de souvenirs me remontent gentiment à l'esprit, bien évidemment, je n'irai pas dire que je raffole de films pour enfants (je dis bien pour enfants, oui). A chaque fois, que j'en vois un maintenant, du sommet de mes 21 ans, j'ai la nette impression qu'il essaie de m'amadouer avec des artifices douteux pour que je plonge dans cet égout avec lui. "Regarde gamin, je peux toujours te faire rire ! Bon, je sais, même à l'époque, tu me trouvais pas drôle ! Mais regarde, j'ai évolué avec toi, je peux faire des tours de grands, si tu veux. Et hop !"
Alors ne me faites pas dire ce que je voudrai dire, les films sont pas réservés aux enfants, néanmoins, à mes yeux, ils ne sont que ça. Bien sûr, le titre de films d'adultes ne veut pas forcément dire que les films sont meilleurs.


Alors qu'est ce qu'on a pour ce film ?


Les Jouets, tous unis pour sauver un autre jouet.


Oh mince ! Vous croyez que ça va être comme les autres scénarios ? Pour la peine, je me trompe. Toy Story ne recycle pas leurs films, la preuve, cette fois ci, c'est juste les anciens jouets qui restent dans l'ombre pendant que les nouveaux jouets se mettent à sauver un autre nouveau jouet. Mon erreur ! Avant, c'était les jouets qui sauvaient un autre jouet, autant pour moi.
Eh oui, à la fin d'une si grande licence, on en amasse des personnages, et ces derniers doivent alors apparaître dans tous les autres films et avoir leurs moments récurrents. C'est alors le travail des scénaristes de donner un peu de cohérence au tout, surtout que ces derniers travaillent pour une multinationale et on est alors dans le droit à s'attendre à un petit peu de complexité.
On est pas des cochons, non ? On avale pas tout sans sourciller quand même ?
Puis je demander un petit peu des anciens personnages s'il vous plaît ? Du genre, Monsieur Patate ? Zig-zag ? T-rex ? Bayonne ? Les aliens ? Des semi-anciens ? Jessie ? Pile-Poil ? Des récents ? Les jouets de Bonnie ? Allô ?
Tous ces personnages sont aux abonnés absents. A leur place, on a le droit à la Bergère soi-disant indépendante qui gueule tout le temps, une sorte de petite lilliputienne qui est utilisée pour les facilités scénaristiques, Monsieur Kaboom qui est à mon sens Monsieur mon traumatisme disparaît quand je le veux (oui je sais, ça s'appelle facilité scénaristique aussi, mais j'ai déjà balancé ça sur le personnage précédent), les deux blédards du stand forain qui sont à eux deux des têtes à claques qui rejoignent sans aucune raison le groupe puisqu'à la fin ils restent des jouets dits "indépendants". Toute cette mauvaise troupe va essayer de sauver fourchette, le seul personnage qui n'est pas un tantinet énervant = la raison ? Tout simplement parce que ce n'est pas un jouet.


Etre un jouet, c'est se jouer des humains et de vous même.


Les jouets ne sont pas censés se faire repérer, mais être les plus discrets possibles. Pourquoi dans ce film, me suis je retrouvé à me frapper le front avec la paume de ma main de multiples fois ?
Pourquoi les jouets font-ils autant chier les humains ? Pourquoi ne se donnent-ils pas un peu plus de mal pour paraître juste, je sais pas, des jouets ?
Vers la fin, quand toute la famille est emmerdée à des degrés inimaginables, on a tout à fait l'impression qu'ils essayent par la même occasion de nous faire avaler tous les retournements de situation qui obligent les parents à rester le temps que tous les jouets font leurs conneries de leur côté. Je pense que c'est pour ça, mais aussi pour faire passer la pilule de ne pas voir les personnages secondaires (peut être "récurrents" est-il mieux approprié maintenant ?) faire des actions principales.
Et vous savez que même entre les personnages principaux, les jouets se jouent entre eux ? Buzz l'éclair, le personnage principal de la série, vient d'être relégué au rang de vagabond des Assedics, vers l'oubli et au delà ! Tout juste bon à voler, tomber, suivre comme un pantin Woody. Un peu de dignité ! Et puis, c'est pas comme ci ce dernier était le meilleur ami de Woody, quand il retourne au magasin des antiquités pour se suicider, Buzz fuit comme une couille. Et aucune référence qu'il a été autrefois espagnol et proche d'amorcer une relation avec Jessie ?
Et si Woody tire un peu plus son épingle du jeu, il reste tout de même le Chevalier de l'ANPE. A cause de qui ? La bergère.... féministe...


Après Elastic girl POWER, voici la bergère en pantalon.


Qui se ressemble s'assemble, pas vrai ? Entre les indestructibles et Toy Story, les deux films ne savent pas gérer l'importance des personnages qui prennent le pas sur les autres. Deux fois ? J'espère que Le Monde de Dory ne fait pas ça ? Oh ! Je le souhaite bien en fait car ça prouverait que mon équation marche !
En tout cas, vraiment, je le voyais venir, une bergère en pantalon, ça passe pas inaperçu. Je reniflais ma proie, je le sentais... Le féminisme... Il était là ! Petite proie apeurée pour le prédateur masculin. Il suffit d'un égarement et je la dévore. Ai-je inventé l'odeur, peut être que j'ai recouvert le cadavre de ce subterfuge pour me donner l'excuse de ne pas aimer ce film ? Qui sait ? Personne en fait, ce qui laisse le bénéfice du doute.
Alors, je m'attendais à vraiment pire au niveau du message féministe, à mon grand regret, on ne m'a pas bassiné tout le film avec ça. Par contre, on m'a bien pourri le film.
Tout d'abord, qui a voté pour qu'on la retrouve dans le futur ? Je l'avoue, son rôle dans le premier film était anecdotique, on pourrait dire que la juste rétribution ce serait de la retrouver pour l'analyser un peu plus. Bien sûr, l'envoyer dans la nature pour se faire les crocs, pourquoi pas ?
Le thème de Jouets sans propriétaires, obligés de s'offrir aux gamins les plus offrants, c'est intéressant. Si seulement, ça avait été mieux traité ! La communauté de jouets n'est pas très concrète, leurs actions non plus, on ne sait pas trop ce qu'ils veulent (retrouver un propriétaire), y-a-t-il un chef ? Et pitié, la bergère n'est pas un jouet très présentable, déjà elle est abîmée et elle ne porte plus sa robe, un gamin est-il censé jouer avec elle ? Je n'ai pas compris de toutes façons si elle a laissé tomber les enfants pour de bon puisqu'à la fin, elle veut partir en mode voyageuse à la Bear Grylls, Woody devrait te rappeler quelque chose...



TU N'ES QU'UN JOUET !!! Tu es fait de petits bouts de plastique !



Et les petits bouts de plastique, ça permet pas d'aller hyper loin, surtout si la pluie vient l'abîmer. Je parle même pas de la canicule. De toutes façons, j'ai un Woody en plastique chez moi, il serait vert de jalousie devant tant d'illogisme, vert littéralement puisqu'il a perdu ses couleurs depuis longtemps.


Mais quelle est cette manie de porter un pantalon ? Bleu de préférence ! Sous une robe autrefois rose ! C'est maintenant mal de porter une robe, ou une jupe, ouf qu'on m'interdis pas de porter un pantalon.
"Tu comprends pas Siegfried, depuis toujours, on conditionne les filles à porter des robes roses. Et les garçons, des pantalons bleus. Non mais allô, les années 60 !"
Oh mon dieu, c'est la fin du monde. Toy Story est sexiste ! C'est peut être pour ça que j'aime porter des chapeaux de Cow-boy et dire qu'il y a des serpents dans ma botte, j'ai été conditionné pour le faire ! Oh et c'est pour ça que j'entends des fois, mon jouet Woody me dire des trucs sur le patriarcat et comment Julien chope des privilèges masculins en 5 minutes et que les économistes le détestent.
Alors peut être tout simplement qu'elle porte un pantalon pour mieux se déplacer, voler, utiliser la tyrolienne, courir ! Mais....



TU N'ES QU'UN JOUET !!!



Après, j'arrive pas à comprendre comment elle a fait pour se démener à ne pas sortir de la zone de la fête foraine perpétuelle, elle est pas censée voyager ? Alors arrête de prendre la grosse tête, et gueuler sur Woody toutes les deux secondes. Pitié. Ce pauvre Woody essaye d'avoir le grappin sur cette fille, mais ce serait sexiste qu'il utilise un lasso pour l'amener jusqu'à lui. On préfère largement faire des scènes de romance qui ne vont que dans un sens, Woody est émerveillé par cette fille même s'il ne la comprend plus trop. Dans le 1, elle lui donnait des bisous dès sa première apparition. Là, il faut attendre la fin, pour voir un baiser, si le baiser peut être considéré comme une accolade amicale. Argh ! Vous savez pourquoi le cliché du baiser de fin est un cliché des films romantiques ? Tout simplement parce que si vous en mettez pas un à la fin, ce n'est plus une romance.
POURQUOI ? Je suis pas du genre à aimer les baisers de fin mais sacrebleu ! Tout ça pour....ça !
Un baiser à une fille qu'on aime et potentiellement réciproque est un acte de sexisme avancé, trois ans de prison les enfants, souvenez vous en !
J'aime bien le conditionnement positif.
Déjà que je n'ai jamais pu personnellement embrasser une fille dans ma vie alors vous imaginez avec des conneries de ce genre ?


Vers la fin pourrie et rien du tout !


Voulez vous une fin qui dépote ? OUAIS !
Voulez vous une fin où le scénario vous e***** ? Ouaiis...euh non.
Pas grave, Woody est le jouet le plus loyal de tous et tout le film vient nous confirmer cette idée. Pourtant à la fin, en un regard, il abandonne tout ça pour vivre comme un clodo dans un réseau de résistance visant à sauver les jouets.



TU N'ES QU'UN JOUET !!!



On peut se dire qu'il a choisi la Bergère pour pouvoir se la taper mais.... au final, la friendzone lui ouvre grand les bras et une face verte l'attend à rester trop longtemps au soleil. Rappelons le, Woody est un jouet ultra rare, vintage, et qui nécessite des réparations de malade mais bon, j'ai appris à pisser sur le passé en même temps que Pixar.
Je ne parle même pas des au revoir secs, même fourchette a eu un adieu plus travaillé que celui avec Buzz.
Et un adieu pour Bonny ? Non, je sais pas, peut être qu'elle va changer de mode et se rendre compte qu'elle a perdu son shérif préféré ? Il y a pas pensé ça !
Et aucune micro scène par rapport à Gaby ? Dont le thème du jouet trop vieux a été jeté aux oubliettes avec une série d'allers retours sans fin entre le magasin des antiquités et ses alentours. (Au fait, j'ai jamais pu voir de près cette foutue fête foraine, on la regarde toujours de loin.) Gaby de toutes façons, c'est le personnage qui abandonne ses pantins, qui récupère une boîte vocale pourrie alors que Woody n'a pas l'air si dérangé de la perdre (pourquoi ne pas lui avoir passé depuis le début ?).


Bref, ce film a été décevant mais je continue à mettre un 5. Peut être que la note baissera après, j'en sais rien. En tout cas, foutre toute une équipe de femmes sur le personnage de la bergère est plus important que de se concentrer sur l'histoire principale. Vous pouvez mettre autant de femmes que vous voulez, mais ça changera rien. Le moment où la bergère change d'avis entre sauver Woody et le laisser tomber est tellement court qu'on croirait que le personnage est atteint d’Alzheimer.
C'est bon, j'ai mon memorex, c'est lui, c'est la facilité scénaristique, c'est la cible.
Et puis, me faire croire que la femme est tellement différente de l'homme qu'elle va faire changer la conception du monde entier, laissez moi rire. Si l'homme peut créer des personnages masculins féminins très clichés, hmmmm cela voudrait dire que... il n'y a que lui qui est capable de faire ça ?
A ce stade, Disney ne devrait embaucher que des diversités puisque maintenant, avec Coco, Vaiana, des hommes blancs ne peuvent écrire ce genre d'histoires, non ?
Ah mais attendez, c'est déjà le cas !

Diegressif
5
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Créée

le 3 juil. 2019

Critique lue 494 fois

2 j'aime

Diegressif

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