Après l’horreur cannibale de l’excellent et gore western “Bone Tomahawk”, après l’univers carcéral de l’ultraviolent “Section99”, le réalisateur américain S.Graig Zalher se tourne avec un talent indéniable vers le polar urbain pour les besoins de “Dragged Accross Concrete” traduit en français par “Traîné sur le bitume” ! Au casting on retrouve Mister Mel Gibson dans le rôle de Brett Ridgeman, un détective cynique et désabusé (une sorte de prolongement du Martin Riggs de “L’arme fatale”). Brett fait équipe avec Anthony Lurazetti (Vince Vaughn), de 20 ans son cadet. Les deux policiers viennent d’être mis à pied pour violence policière lors d’une interpellation musclée filmée à leur insu par un témoin. Au pied du mur financièrement, Brett entraîne alors Anthony dans un engrenage de violence qui deviendra bientôt incontrôlable. Au même moment le récit nous présente les premières heures de liberté d’Henry Johns (Torry Kittles). Un polar choral aux destins entremêlés s’offre à nous. Pour ceux qui ont déjà goûté à l’univers de S.Graig Zalher, (notamment “Bone Tomahawk”), le décalage entre la violence frontale (certaines images peuvent être choquantes) et le second degré, la caricature des personnages et l’humour qui en découle ne sera pas une surprise, pour les autres, le visionnage pourra s’avérer difficile, d’autant que le réalisateur aime prendre son temps à travers des lignes de dialogues très longues (voire même “Tarantinesque”). Malgré un fond particulier, la forme quant à elle est bien au rendez-vous car avec “Dragged Across Concrete”, S.Graig Zelher se pose en digne successeur de Michael Mann, tant les scènes nocturnes rappelent “Collateral” ou encore “Miami Vice”, mais, cette troisième réalisation nous ramène aussi à “To Live and Die in L.A”, “Police Fédérale Los Angeles” chez nous, le crépusculaire polar de William Friedkin. Bref, S.Graig Zelher est sans nul doute l’un des plus intéressants réalisateurs du moment aux États-Unis.

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le 27 août 2019

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