Trainspotting par Prodigy
Comme Cours, Lola Cours, Trainspotting fait partie de ces films éminemment musicaux, au coeur desquels bat une véritable pulsation qui leur confère un rythme, une énergie et une pèche incroyables. Pas besoin de montages cut, d'effets de style trop appuyés, le film de Danny Boyle (et Irvine Welsh, et John Hodge...) est un OVNI, un cult movie instantané qui dépasse les modes et les effets de style un peu factices grâce à la profonde sincérité de son propos. Film dur, dérangeant, ne prenant pas parti, sauf celui de montrer une certaine réalité sans le vernis habituel de la bienséance, Trainspotting est, comme d'habitude dans le (bon) cinéma anglais, aussi plein d'humour que de désespoir, aussi drôle qu'il est effroyable, aussi désespérément tragique qu'il est vivant.
Trainspotting, c'est un peu le film que les Snatch et consorts ne seront jamais, où la prétention, les effets de style gratuits et le m'a-tu-vu remplacent la poésie, le lyrisme et le surréalisme du film de Danny Boyle. Maintes fois copié, le film garde encore aujourd'hui sa fraîcheur et son impact, merci aux acteurs, tous excellents, merci à la trame du film, merci à ce ton décalé et sans concessions, qui change des speech lénifiants et zombifiés d'une morale publique à milles lieues de la réalité de la drogue. Trainspotting film qui excuse et sacralise la drogue ? Difficile à croire, quand on évoque le traumatisme qu'ont été pour certains quelques scènes du film. Honnête, jamais roublard, souvent touché par la grâce (la plus belle illustration imaginable du Perfect Day de Lou Reed) Trainspotting est un diamant noir dans le cinéma anglais, qui nous a donné de nombreux chefs-d'oeuvres.
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