Film de drogué, histoire de drogués, musique de drogué, dialogues incompenprésibles, (et involontairement drôles par moments), montage très libre, libéré de toute convention, sans beaucoup de liant, ça doit être un montage de drogué. Il n’y a aucune continuité narrative, ou logique, mais seulement un collage de situations soit scabreuses, soit pittoresques. Ça part dans tous les sens, on appelle ça le montage vidéoclip, je crois. Sauf que d’autres cinéastes et pas des moindres, nous ont montrés qu’on pouvait donner du sens à un film, même si le montage est bordélique en apparence. Là, ça fait truc de drogué, bien torché par un drogué en manque. Ça se déroule dans un pays de drogués, et même le bébé à l’air drogué. Il est complètement amorphe, abattu, hagard, dans l’attente de sa dose lui aussi. Pour beaucoup de gens, c’est culte, mais pas pour moi. Je l’ai regardé rien que pour ça, voir si c’est réellement culte. Après tout, peut-être que la première fois que je l’ai vu, j’étais drogué, et que je n’ai rien compris. Donc je me refais une séance. Et bien non. C’est exactement la même impression, à plusieurs années d’intervalles : film d’une bande de drogués, qui ne donne pas envie d’aller en vacances en Ecosse. Mc Gregor lui-même dit que c’est la pire merde que la terre est portée. Auto flagellation, auto destruction, aucune empreinte psychologique, on est très premier degré dans ce film, genre clip vidéo. Passe-moi l’aiguille, moi aussi je veux me refaire un fix !! J’en ai besoin, putain ! Je suis un drogué ! Le respect du spectateur dans tout ça? On s’en fout. Il n’avait qu’à pas mettre les pieds dans un film de drogué ! Le producteur devait être complètement à la marge, à l’ouest du sud-est, drogué à mort, lui aussi, quand il a signé pour ce film. Et soudain, il se passe quelque chose. Mc Gregor qui sent bien qu’il va mourir à force de se piquer toute la journée, décide de fuir, et de changer de vie, il part à Londres.
On se dit ouf ! On va pouvoir évoluer vers quelque chose de plus intéressant, on se dit que le scénariste ne s’est pas endormi sur sa page blanche. Et patatras, les potes de Mc Gregor le retrouvent à Londres, (on ne sait trop pourquoi, ni comment, car moi je peux vous assurer que, si je décide réellement de changer de vie, personne ne va me retrouver, et surtout pas la bande de tarés qui lui servent de potes dans le film). Ils investissent son appartement, et c’est reparti pour le film de drogués. Encore une fois, on se pique, on se vole, on se menace. Tout dans ce film est fait pour choquer le public, sans mettre de frein, comme si c’étaient des gamins qu’il y avait derrière la caméra. Comme si le réalisateur était lui aussi drogué, et ne savait plus trop ce qu’il faisait. Un tel film Je suis un drogué
choquerait sûrement en 1976, mais en 1996, j’en doute ! Ils sont drogués ? Et bien c’est leur problème, pas le mien. Boyle essaie d’insérer deux ou trois lignes sur l’épidémie du Sida, dont personne ne parle jamais au cinéma, mais c’est juste deux lignes, pour parler. Ça peut plaire deux secondes, si on aime les trips glauques dans les chiottes, mais ça ne vole pas beaucoup plus haut, ça tire vers le bas plutôt.
Angie_Eklespri
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le 27 janv. 2015

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Angie_Eklespri

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