Serai-je devenu trop intelligent ? Trop perspicace ? Trop cultivé ? Ou alors, est-ce parce qu'à mon tour, je commence à écrire quelques broutilles, et par conséquent, à comprendre la logique d'un scénario ? Ou encore suis-je devenu si prétentieux, pour parler, de moi, ainsi, dans une critique ? Oui, ça c'est sûr.
Ma note sévère (à mes yeux, puisque j'adore tellement Danny Boyle, que ça me fait mal de lui mettre 6), est due au fait, que j'ai deviné l’imprévisible. Ne me demandez pas comment. Moi même, je ne comprends pas. Mon cerveau est tellement pourri, par une logique improbable, qu'il s'amuse à décortiquer ce qu'il faut, et parfois ce qu'il ne faut pas. C'est grâce, ou plutôt, à cause de lui, que lors d'un examen d'analyse de séquence de films, je me suis mis à comparer le Faucon Millenium à un spermatozoïde, et l'Etoile Noire, à un ovule; et que leur première rencontre, allait enfanter une très longue bataille. Mais je m'éloigne du sujet premier...encore par sa faute.
Bon, à cause de cette déduction improbable, je me suis ennuyé, pendant plus d'une heure. Imaginez. Manger de la galette des rois, à peine tiède, en sachant par avance, que c'est votre soeur qui aura la fève. Imaginez. Aborder une jolie blonde, ou un beau brun, alors que vous savez déjà, que ça n'ira pas plus loin qu'un très court baiser sur la joue. Imaginez. Un Noël où vous déballez un cadeau, que vous aviez été chargé d'emballer quelques jours plus tôt. Imaginez. Moi, devant cet écran, cette galette, cette fille, ce garçon, ce cadeau. Si, cela reste un moment agréable parfois, il en a malheureusement perdu toute saveur. Pour rester dans la comparaison culinaire, c'est comme un yaourt nature, agréable, mais fade.
Heureusement, le dynamisme de du dernier quart, est venu me sortir de mon désintérêt pour le film. Mais est-ce suffisant ? La mise en scène de Boyle, est toujours aussi créative, et inventive. McAvoy est bon. Rosario Dawson est toujours en deçà, mais ça passe. L'image est très belle. Mais la prévisibilité du scénario, vient en détruire tout rythme, puisque j'ai finit par voir des indices s'accumuler bêtement, au lieu qu'ils me soient révélés.
J'ai aussi un problème avec Vincent Cassel. Et ce, depuis toujours. S'il est charismatique, j'ai du mal à le trouver toujours juste. Son jeu de visage, parfois, ne semble pas s'accorder avec le ton de sa voix. Je ne sais pas à quoi cela est dû, et surtout j'ai le sentiment d'être seul avec mon avis. Mais il y a quelque chose dans sa voix, des syllabes molles, ou des sons étouffés, que sais-je, qui viennent freiner l'impact des mots, quand il joue des personnages durs. Que cela soit en anglais, comme en français, les mots semblent s'évaporer, ou s'écraser mollement, alors que dans lorsqu'il joue la colère, ils devraient éclater au visage de son interlocuteur. Mais bon, encore une fois, je suis tout seul.
Je n'ai rien spoilé, dans ma critique, pour ne pas gâcher à mon tour, la séance de futurs spectateurs. Mais une chose est sûre, ne cherchez pas à comprendre le film, avant qu'on ne vous explique tout, sinon l'ennui vous guettera.