Ayant entraperçu les premières critiques, je vois venir un film qu'il sera très branché de descendre en flammes. J'observe cette tendance poindre et constate que je ne suis pas du tout en accord avec elle.
Certes, je suis client de Johnny Depp (sauf chez Disney) et grand fan de science-fiction. Ça peut aider. Mais au-delà de ces deux aspects, voilà un film qui m'a fait frissonner et que j'ai regardé avec plaisir jusqu'à la toute fin, dramatiquement poétique.
La trame est relativement simple : une histoire d'amour fusionnelle de deux scientifiques de haut niveau sur fond de recherche sur l'intelligence artificielle. Celle-ci semble vouloir être contrée par un groupuscule d'idéalistes.
Rien de nouveau vis-à-vis de la bande annonce qui dévoilait déjà ces aspects des choses.

Mais la relation d'amour profond qui lie ces deux êtres se construit relativement vite dans la narration et, lorsque le drame survient, ceux qui ont la chance de vivre une histoire similaire ne pourront, me semble-t-il, que faire preuve d'empathie vis-à-vis de la situation.
Lorsque l'IA paraît enfin exister pleinement, c'est là que commencent les questions existentielles, vertigineuses dans leurs implications. A certains moments du film, comme lorsque la compagne du scientifique défunt découvre certaines (r)évolutions technologiques, sont suffisamment bien construites pour m'avoir fait frissonner de plaisir intellectuel.

Même si certaines incongruités scientifiques demeurent (elles doivent être d'autant plus criantes pour les spécialistes des sujets concernés mais passent vis-à-vis du béotien que je suis), les tiraillements qui déchirent les protagonistes représentent le cœur du film. L'enjeu que représente l'existence de cette nouvelle forme d'intelligence est tel que les passions affectives doivent se transcender. C'est à ce moment que la beauté du film prend tout son sens.

La fin est tout bonnement magnifique de simplicité, sans gâcher pour autant ce qui a précédé.
Chacun possède une sensibilité propre. Il est dommage que certains soient demeurés hermétiques (mais n'est-ce pas le lot de toute oeuvre ?) ; pour ma part, j'ai beaucoup apprécié ce film très joliment accompagné par une musique appropriée. J'ai tout particulièrement adoré la ballade à la guitare qui lie les deux amants. Elle habille le générique de fin et trotte encore dans ma tête au moment où j'écris ces lignes.

Une jolie découverte, assurément.
Apostille
9
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le 26 juin 2014

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Apostille

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