Le potentiel de Transcendance a de quoi exciter, que ce soit en termes d’intrigue, de casting ou d’équipe technique. Après tout, même si un film qui traite de l’intelligence artificielle n’est pas foncièrement original, on accroche assez bien ici avec l’histoire de cet homme sur le point de mourir (tué par un groupe terroriste anti-technologie), voulant intégrer sa conscience dans l’ordinateur le plus puissant jamais conçu. Des propos intelligents, des points de vue pertinents, des messages métaphoriques : tout est prétexte à une envolée cérébrale.

Sachant que Johnny Depp, Morgan Freeman ou Cillian Murphy font partie de l’aventure, on jubile. Enfin, ajoutez à ça que le réalisateur, Wally Pfister, dont c’est le premier film, est tout simplement le directeur de la photographie attitré de Christopher Nolan, ça envoie du lourd. Car de Memento à The Dark Knight Rises, en passant par la case Oscar pour Inception, le bonhomme a des arguments de poids pour nous transcender, finalement.

Hélas, si les questionnements de base commencent par nous intriguer (l’expérience, n’étant pas au point, réussira-t-elle ? Que deviendra-t-il s’il réussit ? Sa part d’humanité sera-t-elle toujours là ?), Transcendance perd peu à peu de sa "superbe" au fil des longues minutes de vide. Le souci provient principalement de cette lenteur quasi soporifique, et des enjeux qui passionnent de moins en moins : les thèmes abordés sont survolés, et jamais approfondis. On aurait préféré bien plus d’explications, de malice, ou encore mieux, de lâcher prise.

Ici, le scénario se contente de poser des questions, d’y répondre vaguement, et de faire des ellipses qui coupent brutalement le déroulement du récit. On décroche très vite, et Transcendance n’essaye même pas de regagner son public pour essayer de l’émoustiller avec un quelconque suspense ou une scène d’action. Rien de tout cela n’est présent pour procurer au moins un petit plaisir durant le visionnage. Alors oui, il y a bien une scène d’action (bâclée) à la fin, oui, on se demande (vite fait) jusqu’au bout s’il y a un but caché derrière les agissements du Skynet des Caraïbes, mais au bout d’un certain temps, disons-le clairement, on s’en fout royalement. Et on a bien raison : tout est insipide.

Même le casting. Tous les acteurs délivrent, à part peut-être Rebecca Hall qui donne l’impression d’être la seule concernée par ce qui se passe, une prestation sans saveur, sans entrain, qu’il s’agisse de Morgan Freeman, Paul Bettany (Priest, Jarvis dans la saga Iron Man) ou Kate Mara (House of Cards, 127 heures). Ce qui vaut aussi pour Johnny Depp, en mode pilotage automatique. Seulement, on ne peut pas trop leur en vouloir, car leur personnage sont mal écrits, et surtout terriblement mal exploités. Jamais une romance n’a été aussi platonique. Jamais une rébellion terroriste n’a eu aussi peu d’envergure. Entre des protagonistes inutiles, et d’autres creux comme un gouffre, on attend impatiemment que le tout s’arrête.

Quant au visuel en lui-même, ce n’est franchement pas fameux. Les couleurs sont fades, les effets spéciaux (aussi bien fait soient-ils) laissent franchement de marbre, et on cherche encore l’utilité de certains plans (un pneu qui roule sur une flaque d’eau au ralenti par exemple). Dommage, on en attendait bien plus !

POUR LES FLEMMARDS : Le film aurait pu être plus pertinent, intelligent ou malicieux, mais il s’enlise dans une somnolence dévastatrice, où le tout vide règne.
Djack-le-Flemmard
3

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le 9 août 2014

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