Un film des années 80.

Derrière le manque d'explications ou de logique se déploie dans ce film une forme de pudeur. Derrière, le manque de réponses technologiques se cache une tentative de conciliation entre la facilité d'un scénario peu fourni et une forme de poésie bien humaine.

On retrouve se genre d'approche dans des films des années 80 qui ne se pose pas la question du réalisme. Je pense par exemple à La Mouche ou au premier Tron (la technologie permettant les transmutations ou autres transferts n'ont jamais été scientifiquement solides). Toutes les tentatives pour rendre les choses plus crédibles deviennent vites une perte de temps, elles alourdissent la narration.

L'erreur ici n'est pas tant de chercher à rendre tout cela moins absurde, mais de ne pas l'avoir été plus pour permettre au spectateur d'entrer dans l'illusion. Car l'illusion du film n'est pas la création d'une intelligence artificielle, mais bien d'une bêtise artificielle... En imaginant que ce film est plus intelligent qu'il n'est, il peut donc l'être.

La démonstration n'est pas une fresque mettant en scène les dangers du transhumaniste, mais celle d'une illusion bien humaine prompte à produire des effets.

Dans ce cadre, on peut facilement apprécier l'œuvre sans pour autant crier au génie.