Franchement, je ne comptais vraiment pas le voir cet « âge de l’extinction ». Quand on trouve que le 1 est sympa ; que le 2 n’est pas encore trop mal et que le 3 est insupportable, c’est qu’il faut mieux s’abstenir pour le 4. Seulement voilà, il a fallu qu’un proche dont je respecte(ais) beaucoup les goûts me dise qu’il y avait dans ce dernier opus un renouement qui s’opérait avec la naïveté et la folie du premier. OK, je n’avais rien d’autre à foutre et donc le mal est moindre… mais merde quand même ! Alors certes, il est évident que l’aspect « accumulation » a clairement joué contre cet « âge de l’extinction », mais bon, c’est aussi ça le défi d’une suite : savoir dépasser cette impression de saturation. Or là, c’est trop. Quand déjà on commence avec des Tyrannosaures cracheurs de feu qui se font buter par des vaisseaux robots aliens, on envoie clairement un message au spectateur qui dit : « je vous préviens : j’en ai rien à foutre si ce que je raconte tient la route ou pas ». Or pour moi, là, il y a un vrai problème. Si Michael Bay part dès le départ du principe que son histoire n'a pas vraiment besoin d'avoir de sens et de rigueur, alors dans ce cas là qu’il ne nous emmerde pas avec et qu’il nous la simplifie ! Qu’il aille à l’essentiel plutôt que de s’étaler sur trois heures durant ! Qu’il ne nous emmerde pas avec une relation père/fille à base de « je dois te protéger tu comprends / oui mais il faut que tu laisses s’épanouir mes boobs papa ! » ! Qu’il arrête aussi de nous gonfler avec ses schémas basiques de trahison / vendetta / désir de pouvoir / agent de l’ombre / vilains patrons / alliances qui se retournent… Parce qu’au fond, il ne traite aucune thématique pleinement et se contente de les accumuler ça et là dans une confusion ultime. Qu’il arrête également de nous faire des combos de mots à la mode comme « physique quantique », « nanotechnologie », j’en passe et des meilleurs… Et surtout, qu’il n’oublie pas la base de son trip ! A la base, « Transformers », c’est des véhicules qui se transforment en robots ! Là, tu vois trois transformations et une petite course poursuite au début… et puis c’est tout. Après c’est que des gros trucs de l’espace qui se tapent dessus parce qu’il y a une grosse guerre intergalactique et un génocide ethnique de robots qui justifie le fait que tout hurle et tout pète. Putain mais quel foutoir ! Je sais bien qu’un spectateur qui va voir un film avec des voitures qui se transforment en robots est quelqu’un qui a une belle flexibilité d’esprit en terme de suspension de la crédulité, mais quand même ! Au bout d’un moment j’aimerais bien me raccrocher à quelque-chose qui me dise que tout ce que je vois n’est pas qu’un simple déluge d’effets visuels sans nul autre justificatif que celui de nous en foutre plein la vue. Parce que bon, pour moi le problème, c’est que tout ça je l’ai déjà vu – comme beaucoup je suppose – et ce n’est pas le fait d’en rajouter trois fois plus, avec des robots samouraïs qui parlent comme des caricatures de vieux maîtres chinois (oui parce que dans l’esprit de Michael Bay, tout ça, c’est des jaunes) qui va changer quoi que ce soit. Moi je veux bien qu’on fasse des films avec une âme d’enfant – ça ne me dérange pas – au contraire je suis demandeur. Par contre ce serait cool que ce ne soit pas fait avec la plume et le talent d’un enfant. Michael Bay est un mec qui sait faire des putains de plans ; qui a un vrai sens du rythme, et je trouve dommage que ce manque total de maturité en termes de narration rendent ses spectacles aussi indigestes… Ses gags à deux balles qui pullulent et qui ne sont là que pour dire « eh c’est bon on se prend pas au sérieux » eh bah justement, ça n’est pas sérieux. Même un film avec un tel budget ça s’écrit. Au bout de quatre épisodes, il aurait été temps de le comprendre… Mais bon… Tant qu’on se déplace pour les voir ces films, je pense qu’on se dira à Hollywood que prendre le truc au sérieux ne servira à rien. Et dire qu’en allant le voir j’y ai contribué. Raaaah ! Vraiment j’enrage !