La mécanique est désormais bien huilée. Tous les trois ans, Michael Bay vient nous livrer son nouveau festival son et lumière à en faire pâlir d'envie Philippe de Villiers et son Puy du Fou.
Shia LaBeouf disparaît. Mark Wahlberg le remplace qui sait mieux que quiconque incarner les bons pères de famille américains. Mais les vraies stars restent les robots. Comme d'habitude, on en prend plein les mirettes. Deux heures trente d'action non-stop. On frise l'indigestion.
Comme si l'Amérique ne suffisait plus, il faut maintenant rayer de la carte des villes chinoises. Une volonté pour le duo Bay/Spielberg de conquérir d'autres marchés ? Qu'importe la destination. Les voitures et les bateaux pleuvent de la même façon en retombant du ciel comme des feuilles mortes. Les immeubles s'effondrent comme des châteaux de cartes. Et au milieu, les humains qui ne sont que bien peu de chose, traversent ce champ de bataille sans une égratignure. C'est fort.
Pourtant, si les Autobots sont là, c'est pour réparer nos erreurs. Disons la cupidité de certains souhaitant faire joujou avec cette technologie extraterrestre qu'ils ne maîtrisent pas. Je me suis dit : ça y est ! Bay va dénoncer la bureaucratie. Le gouvernement. Les services secrets. Il va se passer quelque chose. Enfin. Non. Parce que ses tics sont toujours là. Chaque américain a, à sa fenêtre, un drapeau accroché. Que peu importe les buildings écrasés (avec les gens dedans et dessous ?), tant que la famille est au complet avec la jeune fille qui pourra continuer ses études et sortir avec son copain. Et qu'on a beau ne pas faire confiance à nos amis tas de ferraille, même les poignarder dans le dos, c'est pas grave. On a beaucoup à apprendre les uns des autres donc ça justifie tout.
Pourquoi, malgré son savoir-faire technique indéniable, Michael Bay gâche toujours tout avec tous ces clichés dès que l'action retombe ? Si les inventeurs, au lieu de créer leur propre race de robots, pouvaient creuser la question et me communiquer la réponse, je leur en serai fort gré.