"Les règles ont changé", telle est la promesse du dernier film Transformers. D'une série de films décérébrés à l'action explosive et divertissants, ponctués d'un humour maladroit et inefficace, les trois premiers films étaient l'exemple parfait du film pop-corn : un pur divertissement. Mais au final, ce nouvel opus, fer de lance d'une nouvelle saga est-il si différent de la trilogie?

Lors du début du film, on ne peut remarquer l'approche différente prise par le réalisateur Michael Bay. L'ambiance est plus adulte et les personnages centraux sont bien moins agaçants, plus matures et plus humains que Sam Witwicky. Cade propose des problématiques plus actuelles et rappellent la perversion du rêve américain que le réalisateur avait déjà évoqué dans son précédent film No Pain No Gain, tandis que le personnage féminin semble s'écarter des pendants machiste de Michael Bay, en proposant une fille responsable et dans un sens débrouillarde. Et surtout, la problématique du film est traité de manière bien plus sérieuse que les trois premiers films. Du coup, avec les 20 premières minutes, on ne peut s'empêcher de remarquer que le film a considérablement changé d'orientation et laisse augurer du très bon pour la suite. De quoi être optimiste pour la suite.

Sauf que le reste n'est pas à la hauteur de la promesse initiale, ni même des promesses des bandes-annonces. Et les fautes sont multiples. Dans un premier temps, on est obligé de pointer du doigt la lenteur du film. 2h45. C'est beaucoup, beaucoup trop long. Car si une telle durée pouvait nous faire espérer un spectacle d'explosion et d'action à gogo, le film est d'une lenteur incroyable et se concentre beaucoup trop sur le développement de son histoire plutôt que ce qui attire le spectateur. Du coup, pendant l'essentiel du film, peu de choses se passent. Il y a une grande concentrations pour développer l'ellipse de 5ans pour montrer en quoi l'univers du film a changé et surtout de tenter de justifier un relaunch.

Les conséquences de ces longueurs font que l'on finit par ne plus être dans le film. Le climax se déroule et c'est d'un oeil déconnecté et désintéressé qu'il se regarde, sans être investi pour les personnages, d'autant que ce climax est moins long et, étrangement, moins épique que celui du troisième film de la saga. Cette lacune a deux origines. La première, c'est que les actions sont beaucoup trop centrés autour des humains. Si cela se comprenait dans la prélogie compte tenu des personnages militaires, elles n'ont aucune justification dans ce film, puisque les personnages sont des personnages lambda. Encore plus étonnant du coup de voir un M. Tout-le-monde faire armes égales avec des Black Ops... Le personnage de Tessa, qui semblait être différent de ce que Bay avait tendance à nous proposer retombe dans les travers et redevient une demoiselle en détresse à sauver, sans aucune profondeur au final, qui passe son temps à appeler son père et se retrouve dépourvu de véritables dialogues dès le milieu du film. La seconde, c'est que la promesse du film, les dinobots arrivent bien trop tard dans le film et servent plus à conclure le final qu'à vraiment y prendre part.

Alors certes, les films avec les Transformers sont très bien filmées. Elles sont aériennes, dynamiques et assez longues, d'autant plus lorsqu'on les compare aux autres scènes d'action de la saga. Mais les lacunes dans la réalisation sont nombreuses. Des techniciens sont visibles à plusieurs reprises dans le film, et ce, dès le premier visionnage, preuve de l'amateurisme concernant le montage, qui n'a pas réussi à mettre de côté ces scènes. Entre les scènes sans connexion, les micro-ellipses et les moments sans justification - comme l'IronManisation d'Optimus - sont les preuves que le scénario n'a pas du tout été travaillé.

Les références, voir les pompages à des films sont plus qu'évidents. Man of Steel, Spider-Man 2, Star Wars ou encore Avengers, tous les blockbusters marquants de ces dernières années se retrouvent à un niveau plus ou moins importants dans le film. Les placements de produits sont tellement nombreux qu'il est difficile de tous se les rappeler. Car au-delà des différents constructeurs de voitures, certaines marques sans rapport avec l'univers se retrouve dans le film, comme, à la volée, Bud Light ou Victoria's Secret. Si le placement de produit est intelligent lorsqu'il est discret, il est tellement gros dans ce film qu'il à tendance à faire l'effet contraire, nous donner la sensation de nous abrutir.

Malgré un début très prometteur, le film fini par nous ennuyer à cause de sa lenteur, sa durée et surtout du parti-pris beaucoup trop concentré sur les humains que sur les Transformers, qui sont pourtant l'attrait du film. Une déception.
Florian_Bizieux
4
Écrit par

Créée

le 4 juil. 2014

Critique lue 917 fois

4 j'aime

1 commentaire

Captain Movie

Écrit par

Critique lue 917 fois

4
1

D'autres avis sur Transformers - L'Âge de l'extinction

Transformers - L'Âge de l'extinction
Sergent_Pepper
2

Les ARCANES du BLOCKBUSTER, chapitre 10

La corbeille de fruits, en métal chromé rutilant, contient aujourd’hui 25 pommes, 25 poires, 18 bananes, 9 melons, 5 pastèques, le tout en pyramide. Au sommet, de la chantilly. - Beats, Bud Light,...

le 27 sept. 2014

86 j'aime

9

Transformers - L'Âge de l'extinction
SanFelice
6

Con, pas raison

Nous allons donc faire aujourd'hui un cours (une révision pour certains) concernant les figures de style. Je ne dirai rien des comparaisons, trop connues déjà, mais jetons un rapide coup d'oeil sur...

le 24 sept. 2014

70 j'aime

13

Du même critique

Warcraft : Le Commencement
Florian_Bizieux
8

I am a Murloc!

Les adaptations de jeux-vidéos en film laissent très rarement de bons souvenir (en témoigne l'excellente chronique Crossed), et les films d'Héroic-Fantasy sont d'une incroyable rareté au cinéma. Une...

le 24 mai 2016

11 j'aime

5

Captain America : Civil War
Florian_Bizieux
9

America... Fu*k YEAH!!!

Adapté d'un comic-book culte, Captain America : Civil War raconte l'affrontement idéologique puis physique entre les super-héros de l'univers Marvel. Sans être aussi dense que le support original, le...

le 14 avr. 2016

8 j'aime

6

Catacombes
Florian_Bizieux
7

Catacombes ou la non-cata...

Le style du found-footage est un genre de l'horreur-épouvante vu et revu, et force est de reconnaître que depuis plusieurs années, le sous-genre s'enlise dans des histoires et des effets similaires...

le 28 août 2014

7 j'aime