Avalanche de critiques négatives pour le dernier né de la franchise Hasbro, avec toujours Michael Bay aux commandes. C'est un peu surprenant et, à y réfléchir à deux fois, pas tant que ça.
Car on ne cessera de répéter que Bay cherche les coups de bâtons, ré-inséminant film après film les mêmes tics de scénario et de mise en scène, qu'on peut légitimement qualifier de défauts mais qui, il serait temps d'enfin le comprendre et l'intégrer, sont tout simplement un style. Et depuis le temps que ses films squattent les salles obscures en période estivale, plus personne ne peut vraiment faire jouer l'excuse de l'effet de surprise. Mais, bref...
Pour (enfin) parler du film, non, le problème ne se situe pas dans les diverses incohérences du scénario, ni dans le manque d'épaisseur de certains personnages, pas plus que dans cet étirement sur presque trois heures d'une intrigue qui n'en demandait pas tant. Non, en fait, le seul vrai problème de "Transformers : l'âge de l'extinction", ce ne sont pas ses défauts... mais juste sa mythologie.
Optimus Prime et ses acolytes, nés jouets avant d'être des personnages animés, n'ont ni le poids patrimonial d'un Godzilla, ni cette "crédibilité" dont jouissent les héros Marvel auprès du public, permettant à ces derniers d'éviter les critiques tout en ayant exactement les mêmes défauts (y compris les placements de produits).
La "faute" de Michael Bay n'est en fait même pas son style parfois "beauf-pubère", c'est juste d'être probablement le seul réalisateur actuel de blockbusters hollywoodien à prendre, clairement et en l'assumant, le parti de clouer le spectateur sur son siège, quitte à risquer de pousser ses effets un peu trop loin, et donc de rendre les défauts de ses films plus visibles et faciles à dégommer.
Nous trouvons donc ici un pur produit de spectacle qui, comme les précédents épisodes, tient toutes ses promesses de ce côté là. Alors même si la réserve d'idées de scènes d'actions commence à montrer des signes d'épuisement, le virage bien plus sombre et adulte qu'a pris la série attise une certaine curiosité pour la suite. Surtout si elle passe entre d'autres mains qu'on espère moins friandes en fautes de goût.
Affaire à suivre, donc.