Le vide sidéral scénaristique

Le vide sidéral scénaristique, on a l'impression de suivre une succession de scénettes composées soit de spectacle de destruction sans queue ni tête et sans but, soit de scène d'humour typé banlieue / sous culture populaire. Il n'y a pas de cohérence au niveau des fils, les personnages se plient au script sans s'en écarter. Bref le fond 0, même par rapport aux opus précédents c'est le vide.

Sur la forme en revanche un très net mieux, les vibrations de caméras à rendre épileptique sont finies, il y a une meilleure visibilité des scènes d'action. Plus du tout de scènes en gros plan flou sur les transformations des robots qui étaient mal faites au possible des anciens épisodes, et les plans larges en CGI sont crédibles et pas grossièrement artificiels. Bref, Michael Bay a enfin appris à filmer. En revanche il y a des problèmes réguliers d'échelles non respectées, le baton de merlin devient plus ou moins long en fonction de qui le tient, pareil pour le vaisseau alien du fond des océans....

Revenons un peu sur l'histoire, il n'y en à proprement parler pas, on suit les scènes qui sont montées d'une certaine manière sans cohérence mais juste un vague fil conducteur. La fille du personnage principal est viré pour on ne sait trop quelle raison IRL -au niveau du scénario c'est parce qu'elle est partie faire des études, ça aurait pu être un boob job c'était pareil- du coup on avait besoin d'une caution sexy, ils ont donc recruté deux personnages une hispanique de presque 18ans (grosso modo l'âge de sa fille dans l'épisode précédent) et une anglaise début trentaine. Leur arrivée dans l'histoire est complètement bidon, leur maintient tout autant (il y en a une qui s'incruste comme une sangsue à plusieurs reprises comme un Netanyahu à une commémoration parisienne, et l'autre qui oublie rapidement qu'elle s'est fait kidnapper à la base dès qu'un vieux gars qui a à moitié perdu la boule lui révèle qu'elle est la descendante de Merlin), leur rôle est insignifiant et leur raison d'être est de se trémousser devant la caméra. L'une deviendra la fille de substitution du personnage principal, l'autre sa copine.

Ensuite il y a des retournements de situation bidons, incohérents et complètement téléphonés, Optimus devient un méchant puis subitement gentil -facile à voir les yeux changent de couleur-, les soldats sont méchants puis subitement sans raison gentils. Ça surgit comme un diable d'une boîte.

L'humour façon sous culture populaire américaine afro et immigrée est vraiment lourd. On nous présente les décepticons comme des racailles avec leur phrasé spécifique (certains diront à la "suicid squad" ou à la "MASK"). Il y a un robot humanoïde non transformer qui sort de nulle part et qui joue aux sociopathes et qui lâche plein de vannes pas drôles (inspirations C3PO et surtout K2SO grossières). Et pleins de blagues sur les différences culturelles USA / Britanniques. Merlin l'alcolique qui a réussi à se faire aider par les robots parce qu'il leur a dit "steupléééé". Et bien sûr la scène d'introduction avec les enfants tous non blancs sauf celui dépeint comme le looser de service (un classique "progressiste" depuis plusieurs années, en dehors du personnage principal (et parfois pas toujours) tous les mâles WASP américains (l'ancien être dominant) dans un film sont les méchants à un moment ou un autre ou des tocards)

Ce qui est gênant aussi au niveau du "scénario" est que la cohérence avec les épisodes précédents n'est jamais assurée. Dans le premier mégatron arrivait en tant que premier robot au moment de la création du hoover dam, dans le deuxième ils étaient déjà là depuis la deuxième guerre mondiale, dans, le troisième ils étaient sur la face cachée de la lune depuis quelques siècles, et désormais dans celui ci ils étaient déjà présents il y a quelques millénaires. Un coup les "primes" sont des robots comme les autres, un coup ils sont des robots créateurs avec leur cube magique, dans celui ci ils sont créés par une sorcière robot.... A chaque fois des révélations sur une vérité alternative.

Et pour finir, précisons qu'on a réussi dans ce film de robots extra terrestres à coller du Merlin l'enchanteur, Excalibur l'épée robotisée, des dragons, du Stonehenge, une ancienne DS, une partie de polo, une montre robot qui a tué Hitler, des autobots pendant la deuxième guerre mondiale, un sous marin avec une baie vitrée, un chef indien qui se plaint de racisme, des passages secrets à Londres façon "Harry Potter", des cougars qui parlent d'annonces où des mecs cherchent des BBW (termes de films pour adultes "Big Breast Women" bref femme aux gros seins) et de bondage dans des donjons, une anglaise qu'on présente comme une universitaire méga diplômée qui a une robe de strip teaseuse et des lèvres gonflées de prostitué...