A vouloir trop en faire ...

Party girl offre un mélange bien bigarré des genres : film noir principalement certes, mais avec des touches de film de mafieux, de film judiciaire, de drame, de comédie musicale. Réussir à amalgamer tout cela représente une prouesse. Or, avouons-le : Nicholas Ray n'y parvient jamais.

Pourquoi ? A vouloir trop en faire, N. Ray n'arrive pas à développer correctement chacun de ces genres et ne livre en fin de compte qu'une vague esquisse, décevante car trop limitée, souvent stéréotypée, car se voulant succincte. Des mafieux, relégués au second-plan, il ne demeure que quelques scènes déjà vues ailleurs plus d'une fois, avec en prime des personnages hautement stéréotypés (de même que leurs intrigues), Ray voulant ainsi démarquer l'avocat Farell de la vulgaire plèbe. Ce même avocat, élégant, au verbe chatoyant et à qui les mafieux en personne n'osent se frotter, souffre des mêmes limites: trop peu de scènes au tribunal alors qu'il apparaît surtout défini par sa profession, une seule plaidoirie, et disons-le clairement assez peu convaincante. Enfin, le drame, toujours assez caricatural, avec la suicide de la danseuse, l'ex-femme aux aguets et le happy-end assez invraisemblable. Finalement, ce qui séduit le plus, ce sont ces scènes de danses au cabaret, magnifiquement exécutées, où exerce cette sacrée cougar de Vicky, aussi pétulante et sensuelle sur scène que discrète et sobrement chaste dans la vie (autre amalgame qui ne prend pas).

Un film pas si noir en fin de compte, à cause de ces touches diverses qui viennent en atténuer la couleur.

5.5/10