Je ne donnerai jamais 3. Allez vous faire voir chez les grecs!
Lorsque j'ai fait ma première version de cette critique, je m'étais juste donné la peine d'écrire ceci :
"Comme il semble que toutes les critiques sur ce site m'ont devancé, je ne vais pas tirer sur une ambulance. Je demanderai juste : Comment avez-vous pu faire cela ?"
L'ennui pour ce film, c'est qu'il y a peu de temps un autre membre de SC s'est plaint d'une autre critique de mes critiques car elle était trop courte, lapidaire et définitive. Alors j'ai décidé depuis peu :
- pour éviter ce genre de désagréments une nouvelle fois (je vous rassure que je ne suis quand même pas traumatisé),
- comme je suis en vacances,
-sans vie sociale,
- et avec le grand feuilleton des commentaires sur la critique de Pacific Rim par Guyness en sommeil,
que j'allais développer mes critiques les plus laconiques (sans regarder à nouveau ces navets quand même!).
Bon déjà ça commence mal niveau adaptation avec Troie et "le royaume de Grèce" qui se disputent la Thessalie. Déjà, l'unité de la Grèce n'a été fait que 900 ans plus tard par Philippe de Macédoine (y aurait-il eu un plagiat du scénario de l'Alexandre de Stone?), et je n'ai pas souvenir que la cité marchande et maritime des côtes turques du nom de Troie ait conquis cette région de Grèce.
Je ne vais pas faire une liste exhaustive des changements d'avec l'Odyssée. Cela prendrait deux bonnes heures, et si cela avait été le cas, on aurait droit à 3 heures de métrage en plus. Je n'y reviendrai que pour illustrer mes pensées.
Mais cette situation de départ déjà foireuse introduit alors les fesses de Brad Pitt (plus expressives ici que le reste du corps; preuve de leur importance : c'est la première partie visible à l'écran de sa personne). S'ensuit une métaphore biblique grand-guignolesque avec les fesses de Brad Pitt (David) contre un gros loubard cabotin (Goliath).
Après, l'enlèvement d'Hélène est rabattu à sa plus caricaturale expression, avec le vieux barbon (Ménélas), la belle poire et le bellâtre. Tiens d'ailleurs si Ménélas semble plus vieux de 20 ans qu'Agamemnon son frère, pourquoi ne serait-il pas le roi des grecs par aînesse? Tout le côté tragique (Pâris abandonné à son enfance pour éviter la destruction de Troie, et son jugement des 3 déesses, ce destin qui va entraîner des milliers de morts) est balayé par Feydeaux. D'ailleurs Pâris est présenté comme un adolescent inconséquent et tête à claque (pour preuve l'anecdote du cheval durant son enfance (qui n'a évidemment jamais été rapporté par Homère)).
Après j'ai un moins bon souvenir du navet tellement les combats sont fades, les situations vraiment pas copiées sur Homère sans en être comiques comme avant et après et les longueurs plus nombreuses que les combattants.
Là arrive une espèce de message à tendance athée, légèrement impromptu dans une oeuvre ou il y est censé avoir une référence à ou une action d'un Dieu a chaque page quasiment. Et cela sans tourner à l’évhémérisme! (Pensée que les dieux olympiens soient des rois déifiés après leur mort lors d'un lointain passé).
Sinon le budget a dégénéré jusqu'aux anciens rites grecs par son ampleur. Dans la tradition grecque antique, le défunt était enterré avec une pièce d'argent dans la bouche pour payer Charon le nocher du Styx. Dans ce film on brûle les cadavres en leur mettant une pièce d'argent sur chaque oeil fermé.
Enfin l'ultime passage mémorable du film est le moment ou Hector demande à Enée son nom alors qu'ils sont cousins. (Bon Hector avait 49 frères dans l'Iliade mais avec ces scénaristes cela n'a pas dû être exploité).
Un dernier mot à propos du casting : Diane Kruger est peut-être magnifique, mais son personnage (comme à peu près tout les autres est sous exploité et / ou caricatural (au contraire des écrits antiques mais on n'est plus à ça prêt). Deux choses ternissent ses passages :
- ses scènes de nu ont été coupées (au contraire de multiples longueurs)
- sa volonté de se doubler elle-même pour plusieurs langues européennes est contre-productive car en VF au moins on entend quand même son accent allemand. Une Hélène blonde n'est pas en soi choquante, étant censée être très belle et atypique au point de provoquer ce carnage. Mais cet accent coule sa crédibilité.