Lost in translation.

A New-York, deux âmes esseulées se rencontrent, deux êtres que la vie a brisé, et qui vont s'aimer envers et contre tout. Ça ne se passe pas à Tokyo, mais on n'est pas loin du film de Sofia Coppola dans l'esprit, où l'homme divorcé s'est réfugié dans son métier et sur un autre continent et une actrice qui a voulu faire carrière ailleurs.

Mais si ce film est aussi souvent cité dans l'histoire du cinéma, c'est avant tout pour la première apparition à l'écran de Robert De Niro, lequel joue un figurant lors d'une discussion dans un café entre Maurice Ronet et Annie Girardot. C'est d'ailleurs amusant de constater que pour une scène censée se dérouler à Manhattan, elle fut en fait tournée en France.

C'est d'ailleurs ironique de penser que le film pourrait ne se résumer qu'à cette apparition, car passée toute la partie située à New-York, l'histoire s'écroule, car elle n'est au fond qu'une redite de l'amour passion. Tout le monde essaie de dissuader l'homme de quitter cette femme étrange, dont on ne sait vraiment si actrice est son réel métier, le producteur comme l'ancien amant, mais rien à faire, il y revient toujours.
Le choix des acteurs principaux, Maurice Ronet et Annie Girardot, est vraiment pertinent dans le sens où ces deux personnes furent réellement marquées dans leurs vies personnelles, et quelque part, ça se ressent à l'écran, dans cette espèce de fatigue, de lassitude qu'ils ont, comme deux baroudeurs de la vie. C'est d'ailleurs plus Annie Girardot, en blonde, qui prend les devants dans cette relation.

Quant à New-York, on ne la voit que très peu, filmée de nuit ; on pense presque à Deux hommes dans Manhattan, qui ne fut jamais filmé dans la ville américaine malgré son titre. Marcel Carné n'exploite que trop peu l'atmosphère de cette ville pour tout concentrer sur cette histoire d'amour dont au fond, elle est classique.