Julie renaît d’un accident de voiture (Mme Juliette Binoche) où elle a perdu son mari, Patrice, un célèbre compositeur, et sa jeune fille. Elle tente de se suicider, mais n’y arrive pas. Elle tangue entre l’envie de se libérer de son passé et de se recueillir, notamment en poursuivant la composition en cours de son défunt mari.
Dans ce premier triptyque des trois couleurs, le cinéaste assimile le bleu à la liberté, malgré l’absence de lien entre les trois couleurs du drapeau et les trois termes de la devise de la République. Ici, la liberté est confrontée au hasard, dans ce qu’il détient de plus rude. Comment suivre sa propre voie, quand le sort s’acharne ? Comment s’opère la résilience pour redevenir soi-même et non plus le seul fruit abimé de l’infortune ? La protagoniste y arrive peu à peu, dans ce film âpre et métaphysique, sombre et dense psychologiquement, baignant dans le bleu, et à un moment dans la piscine de la rue de Pontoise à Paris. Ce film reste beau.