Voilà un film qui n’a pas grande réputation alors qu’il a tous les atouts d’un très agréable divertissement de série. Western aux accents de film noir avec intrigue policière, ce Trois heures pour tuer n’invente rien mais il remplit parfaitement son cahier des charges. Revenu dans une ville où, trois ans plus tôt, on a voulu le lyncher pour avoir prétendument tué le frère de celle qui voulait épouser, Dana Andrews (pour qui j’ai une réelle affection même si je le préfère avec un feutre et un par-dessus) cherche à retrouver le véritable assassin. Son enquête (qui apparente le film à un whodunit) le ramène face à ses anciens amis, ses anciennes amours et ses anciens bourreaux. Autant dire que l’aspect psychologique de l’ensemble vaut autant que sa trame policière.


On n’est évidemment pas dans un film d’une extrême finesse mais les portraits sont plutôt bien croqués, certaines situations sont audacieuses, quelques triangles amoureux évitent de tomber dans l’habituelle mièvre romance et les enjeux sont à la fois multiples et intéressants. Les décors, s’ils sont minimalistes, restent parfaitement exploités (la ville, la ferme, le lac), les personnages sont globalement attachants et la progression du récit ne ménage pas ses moments de tension. Certes, le film n’est pas dénué de maladresses. Certains raccords sont douteux, les scènes d’action sont parfois mal fichues et le coupable est bien bête d’avoir conservé une preuve accablante qui ne lui était d’aucune utilité. Mais le script est réellement bien fichu (on le doit à Roy Huggins, réalisateur du Relais de l’or maudit et créateur de séries) et la courte durée (1h17) est un atout supplémentaire pour donner du rythme à l’ensemble.


Autrement dit, c’est un western de série comme je les aime. Il joue peut-être parfois la carte de la facilité mais la réalisation vaut bien mieux que ce qu’on en dit (la scène du bal ou la scène finale notamment), quelques surprises sont au rendez-vous (à plusieurs titres au moment du dénouement) et les thèmes classiques du western (lynchage, vengeance, amour perdu, reconnaissance) sont traités avec intelligence et originalité. Bien sûr, il est visible que la production a parfois manqué de moyens mais le résultat est tout à fait divertissant.

Play-It-Again-Seb
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le 23 août 2021

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PIAS

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