J'avais hâte de découvrir Trois souvenirs de ma jeunesse au vu de ses nombreuses nominations aux Césars cette année. Il s'agit pour moi de l'intrus de la sélection.
Le synopsis est tentant, on s'attend à une romance mélancolique ou peut être à une comédie légère et malicieuse. Le résultat est pourtant bien autre : un drame qui tourne encore et encore en rond.
Arnaud Desplechin s'essaie à une réflexion sur la vie, sur l'amour, sur le couple qui n'aboutit jamais.
Les scènes s'enchaînent et se ressemblent, on a presque l'impression d'avoir appuyé sans faire exprès sur rewind.
Paul Dédalus est un anthropologue tourmenté dont le nihilisme est au paroxysme qui nous raconte sa jeunesse et surtout la façon dont Esther a marqué sa vie. Esther est une jeune femme hystérique, impulsive et lunatique.
Lui est sensé séduire par sa nonchalance, par son pessimisme, par sa façon de se moquer de tout. Elle, doit nous captiver par son insolence, par son soif de liberté, par son libertinage.
Finalement, Paul s'avère être plus déprimant que fascinant et Esther plus irritante qu'exaltante.
Le film ne semble jamais vraiment commencer et l'on ne voit pas où le réalisateur veut en venir. La fin n'apporte pas plus de réponse.
Côté casting, les acteurs ne crèvent pas l'écran par leur prestation bien que la voix de Paul soit agréable.
Musique, décor, image : rien ne mérite que l'on s'y arrête particulièrement.
Sur le plan de la réalisation, on retrouve les plans traditionnels des films dramatiques français à visée pseudo-intellectuelle : beaucoup de cigarettes fumées, de plans successifs, de scènes sans dialogues (et sans intérêt ?!) et de seins.
Une belle déception (mais belle quand même) !