Quête de libertés au cœur des vérités

Jafar Panahi est cinéaste.
Il est iranien.
C'est pas que c'est difficile de faire un film dans ce pays... C'est que c'est difficile de faire un film dans son pays, la race de sa grand-mère !


Il est donc contraint et forcé d'outrepasser les interdictions et autres censures qui ont été intentées contre lui.
Passé cet admirable acte (illégal soit dit en passant) de rébellion de la part du réalisateur, une question se pose : doit-on prendre en compte cela pour juger le film ?


Je répondrai par l'affirmanégative à cette question.



Quête de vérités au cœur des libertés



Car s'il est important de garder cela à l'esprit, il l'est tout autant d'admettre qu'une oeuvre n'est pas seulement ce qu'un artiste en a fait.


Elle est la combinaison d'éléments parmi lesquels la subjectivité du spectateur.
Et ma subjectivité m'indique que...
Le résultat est là : je n'ai pas trouvé en Trois visages un film exceptionnel, encore moins une oeuvre majeure ni même un film marquant.


Quant à savoir pourquoi...


Une chose est sûre, je ne doute pas de la sincérité de la démarche de monsieur Panahi.
Sauf que ce film m'a semblé longuet, assez fade eu égard à la réalisation redondante.
Evidemment, le film déborde de cette humanité substantielle qui transparaît à l'écran, mais voilà, ça ne m'a pas touché.


Peut-être est-ce dû au fait que le réalisateur se met en scène en tant que tel.
Peut-être est-ce dû au manque de dynamisme de l'ensemble.
Peut-être est-ce tout simplement dû au fait que je n'ai pas reçu l'oeuvre, je suis resté extérieur.
Force est de reconnaître que Panahi arrive à aborder une quantité importante de thématiques en peu de temps.
Des thématiques sociales, humaines, identitaires... Sans jamais se mettre en avant de manière démagogique ni tomber dans un misérabilisme grossier.


Trois visages est donc un film qui, fort des contraintes de réalisation, donc de la censure, fini par se trouver comme une oeuvre transpirante d'humanité dans ce qu'elle raconte et dans la manière dont elle le raconte.
Jafar Panahi aime les gens qu'il décide de filmer et c'est peut-être ça que je retiendrai de Trois visages.


Gageons que son prochain flm saura me toucher, m'emporter, vers la liberté qu'il chérit tant.


5,prépuce/10

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le 27 juil. 2018

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Jekutoo

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