Tron - L'Héritage par SuperTAZE
Curieux ensemble que ce nouvel opus de Tron. On oscille ici souvent entre une forme absolument splendide (rien que pour a, la place en 3D vaut le déplacement dans une bonne salle), un côté Disney un poil trop voyant (je vous vend un super film tout gentil garanti sans idée trouble ni image honteuse), un côté hérétique pour le nerd-fan de Tron (le vrai, celui qui vous parle de mythologie tronesque, de relation programme/user, tout ça, choses à peu près absentes de ce nouvel opus) & une petite philosophie gentillette (mais pas spécialement ratée, c'est déjà ça).
Du coup, j'ai bien du mal à savoir ce que je dois en retirer au final.
Commençons par le côté fatiguant. Tron (le vrai, comme diront les puristes), c'était un OVNI de geekisme alors même que le geekisme n'existait pas. C'était une tentative (mince, mais pour autant bien réelle) ce création de mythologie numérique utopiste. Tout ça est clairement envoyé aux oubliettes, avec de vagues renvois/dédicaces qui énerveront plus qu'autre chose le fan. Là on a un Disney gentillet pour tout le monde. A moins qu'on soit juste dans un geekisme soft, in & accessible des années 2010, bien loin des nerds fanatiques qui pissaient du code sous Apple dans les 80's ?
Du coup la richesse scénaristique du premier en prend un coup. Clairement le côté le plus négatif du film.
Il faut dire que le brio de nouveau Tron n'est pas là. Car ce Tron est un spectacle, & il faut le voir comme tel. Le rythme clairement loin de la frénésie du premier. Un peu d'action, certes, mais pas trop pour ne pas rater les effets spéciaux & l'univers graphique mis en place. & putain de mes glaouïs, quel univers !
Parce que ce Tron, il déchire grave. Chercher à faire de l'ultra-moderne vintage, avec du kitch à tous les étages. Si j'osais, je le qualifierai presque de steam-punk numérico-fluo-technologique. ;)
& tant pis si les motos ne virent plus à angle droit, ou si les bandes lumineuses des vêtements ne représentent plus l'identité du porteur.
Tron, c'est un film qui se déguste avec les yeux. Le scénario est juste assez léger pour ne pas être rébarbatif (on évite tout de même les poncifs trop fréquents de la fantasy, parce que le petit héros passe plus de temps à en prendre plein la gueule qu'autre chose). & Jeff Bridges nous fait presque du Dude, ça c'est tout de même a classe ultime. ^^