Un assassin au-dessus de personne

"Aurez-vous le courage d'y croire ?" peut-on lire en haut de l'affiche, puis en dessous, on a "fascinant et dérangeant". Vu que le titre du film, c'est True Story, il est préférable de croire à cette histoire. Au contraire, on est pas vraiment fasciner et loin d'être déranger. Le face à face Jonah Hill/James Franco ne marche pas vraiment et la réalisation de Rupert Goold; dont c'est le premier film; manque d'âme.


Les tueurs en série sont fascinants. Ted Bundy, Gay Ridgway, Andreï Chikatilo, Jeffrey Dahmer, Guy Georges, etc.... ont tous marqué les esprits par leurs actes. La morbidité attire les regards, avant que l'on ne s'en détourne. Les documents, émissions, livres où films, consacrés à ces psychopathes sont légions. Leurs personnalités complexes et parfois charismatiques, attise notre envie de savoir comment ils en sont arrivés là.
Christian Longo (James Franco) ne fait pas parti de l'élite. Il n'est pas vraiment connu de ce côté si de l'Atlantique, puis en France il serait en concurrence avec Jeannie. Mais en empruntant l'identité d'un célèbre journaliste du NY Times, il va se faire un nom. Il s'agit de Michael Finkel (Jonah Hill), qui va découvrir son existence, à la suite de l'appel d'un confrère. Christian Longo était sur la liste des 10 criminels les plus recherchés après avoir assassiné sa femme et leurs trois enfants. Il vient d'être capturé à Cancun et se trouve dans une prison de l'Oregon. Il ne veut parler à personne, sauf au journaliste, en pleine tourmente après avoir écrit un article mensonger.


La première question est : coupable ou pas ? La première heure joue sur cette ambiguïté. Christian Longo est le seul à connaitre la vérité, mais il a une faiblesse, son interprète est James Franco. Le problème n'est pas de savoir si on aime ou pas cet acteur, mais avait-il le talent pour jouer un serial-killer. La réponse est malheureusement : non. Au début, son calme joue en sa faveur, mais dès qu'il plisse les yeux pour avoir l'air trop méchant, ça ne fonctionne pas. Face à lui, Jonah Hill s'en sort mieux. il avait déjà prouvé à travers ses rôles dans Le stratège, puis Le loup de Wall Street, sa faculté à faire oublier son côté comique. Le film s'en trouve déséquilibré, avant de basculer dans l'ennui dans sa seconde partie.
Ce serait trop facile de tout mettre sur le dos de James Franco, mais comme on se retrouve dans un face à face, si l'un des deux ne tient pas la distance, il perd le spectateur en cours de route. La réalisation de Rupert Goold ne l'aide pas, on sent qu'il veut bien faire, mais n'arrive pas à emballer son histoire. C'est un premier film, on ne va pas trop lui taper dessus, surtout qu'il se retrouve avec deux acteurs stars et un troisième avec Brad Pitt à la production, pas facile à gérer. Il avait de quoi faire un thriller psychologique vraiment fascinant et cela se voit lors des premières scènes, où on a l'impression qu'on va découvrir une petite perle passée inaperçue. Mais cela ne sera pas le cas, au pire un bon téléfilm en semaine sur M6.


L'amitié qui naît entre eux, ne se ressent pas. Pourtant, les deux acteurs sont amis dans la vie et ont déjà eu l'occasion de jouer ensemble dans En cloque, mode d'emploi et This is the End. Mais parfois l'alchimie ne prend pas, c'est comme ça. L'histoire se focalise sur eux deux, laissant de côté Felicity Jones. Elle est comme un fantôme, errant dans les immenses pièces de leur chalet dans le Montana, éclipsée par la place que prend le serial-killer dans sa vie avec le journaliste. Les victimes sont à peine aperçus et c'est souvent le cas dans ce genre de film. On n'oublie la famille et l'entourage des personnes décédées, car ils sont moins "vendeurs".
Ce tueur ne rentrera pas dans les annales du 7ème art, Hannibal Lecter, Norman Bates, Landru, Ed Gein, Albert DeSalvo, Jack l'éventreur ou Henry Lee Lucas, entre autres, peuvent dormir en paix dans leurs tombes.


Ce film m'aura au moins permis de me replonger dans des articles sur les serial killer, ce qui n'est pas pour me déplaire. Par contre, James Franco est toujours aussi irrégulier, à vouloir trop en faire en enchaînant les tournages (15 films en 2015), il risque de se perdre et de se parodier, comme plusieurs avant lui.

easy2fly
4
Écrit par

Créée

le 15 déc. 2015

Critique lue 2.4K fois

2 j'aime

Laurent Doe

Écrit par

Critique lue 2.4K fois

2

D'autres avis sur True Story

True Story
goumgoum
5

Une true story trop ennuyante pour être racontée au cinéma s

Des protagonistes interessants, un Jonah Hill qui casse son image de petit gros rigolo en endossant un rôle plus sombre, plus torturé et plus mature. Un beau pas pour sa carrière que ne cesse d'aller...

le 20 avr. 2015

11 j'aime

True Story
DavidRumeaux
7

Ceci est une histoire vraie

Inspiré d'une histoire vraie (forcément), ce film met en vedette Jonah Hill et James Franco. Dans une comédie ? Non, dans un drame pour le moins intéressant... Un journaliste est renvoyé du New York...

le 17 sept. 2015

7 j'aime

True Story
BaptisteBbt
4

Trop peu palpitant ..

"Jonah Hill et James Franco rassemblés dans un film sérieux ??!! Tu te fou de ma gueule !" Après avoir vu la BA plutôt bien réussi j''étais à la fois impatient mais je sentais que le truc allait pas...

le 5 août 2015

4 j'aime

Du même critique

It Follows
easy2fly
4

Dans l'ombre de John

Ce film me laissait de marbre, puis les récompenses se sont mises à lui tomber dessus, les critiques étaient élogieuses et le genre épouvante, a fini par me convaincre de le placer au sommet des...

le 4 févr. 2015

63 j'aime

7

Baby Driver
easy2fly
5

La playlist estivale d'Edgar Wright à consommer avec modération

Depuis la décevante conclusion de la trilogie Cornetto avec Dernier Pub avant la fin du monde, le réalisateur Edgar Wright a fait connaissance avec la machine à broyer hollywoodienne, en quittant...

le 20 juil. 2017

56 j'aime

10

Babysitting
easy2fly
8

Triple F : Fun, Frais & Fou.

Enfin! Oui, enfin une comédie française drôle et mieux, il n'y a ni Kev Adams, ni Franck Dubosc, ni Max Boublil, ni Dany Boon et autres pseudos comiques qui tuent le cinéma français, car oui il y a...

le 16 avr. 2014

52 j'aime

8