Riccardo Darin est mon "petit" chouchou argentin. Et j'aime la langue espagnole. Une langue riche, rapide sans être saccadée, qui me renvoie à mes origines. J'ai vu peu de films espagnols mais j'aborde toujours une espèce de respect spécial, comme si le cinéma espagnol possédait une certaine sacralité. Pas cette fois cependant. Cette fois je me suis dis que je verrais le film pour lui même, un objet de fiction, d'art qui pourrait éventuellement me parler. Au vu de la bande annonce, ce film me semblait drôle et triste. Ce genre de film possédant cette capacité à réunir émotions de toutes sortes, parfois opposées, dans un seul film. J'aime ce genre là. Je l'aime d'autant plus lorsqu'il est maitrisé, non exploité pour nous faire rire ou pleurer en un changement de plan contrôlé. Je l'aime quand il raconte une histoire à laquelle on peut s'identifier, à laquelle on peut croire. Une histoire douce, doucereuse parfois. Parce qu'elle raconte l'histoire de deux hommes, d'une maladie et donc bien sûr de la mort. La mort ? Un thème omniprésent, mais plus qu'un simple motif, il est là, sans nous hanter mais bien en recherchant quelque chose. Peut être en essayant de nous faire de vivre. De vivre un peu plus fort. Or on se dédouble toujours un peu au cinéma : on est là, nous, notre vie est dans la salle. Et on a l'opportunité de cette seconde vie, celle qui s'accorde se croise, voir se transcende à celle d'un ou plusieurs personnages. Truman c'est l'histoire d'une proposition de temps. De vivre intimement un fragment d'existence abordé avec franchise.