Mel Gibson est en pleine recomposition de sa carrière en récupérant les bonnes sensations de façon intelligente.
Tout d'abord comme acteur, il utilise son expérience personnelle pour interpréter des antihéros comme dans Get the Gringo ou le dernier Blood Father.
Puis comme réalisateur, après avoir fait deux films presque culte, comme La Passion du Christ et Apocalypto (des films qui avaient attiré des millions de spectateurs malgré le fait que dans ses deux films sa parlaient Latin, Hébreu ou Maya entre autres), et nous laisser dix ans d’arrêt sans rien faire.
Il revient avec sa version la plus brute, violente et géniale, avec une histoire incroyable sur un soldat qui part à la guerre, avec sa propre morale et croyances, sans toucher une arme pour ne pas tuer mais sauver des vies.



Scénario: Ironique n'est ce pas ?



Ce biopic nous montrent la vie de Desmond et l'importance de ses convictions pacifistes, une narration développent des éléments de ruptures avec une enfance dans un foyer brisé, puis un père alcoolique et mal traiteur.
C'est pour cela qu'il ne veut pas devenir comme son père, il a appris le prix que l'être humain paie pour la guerre.
Et donc se tourner vers le pacifisme, l'amour et la religion.
Un héros qui a sa propre confrontation (ironique), sur l'utilisation des armes en temps de guerre, et que Mel Gibson a su nous transmettre avec efficacité, comme celle de sauver ou pas ses compagnons (des bizuteurs), des confrontations assez intéressantes qu'il essaye de lutter d'une façon ou d'une autre.


Le film a ces moments de gloire pour approfondir sur cet atypique personnage et tous ce qui lui entoure, comme le magnifique passage dans le camp d'entraînement, où le personnage d'Andrew Garfield est humilié continuellement après avoir refusé de prendre une arme.
Une partie du scénario importante pour nous laisser respirer un peu, puis pour nous montrer à cette jeunesse qui va se faire dévorer par les horreurs de la guerre.
Certes l'histoire d'amour avec l'infirmière est un peu (trop) tirer par les cheveux, mais elle marche bien car elle prend très peu de place dans le film.
C'est surtout, que ce n'est pas l'histoire d'amour principale, car la vraie "histoire d'amour" c'est celle avec ses compagnons de la compagnie, et sur comment elle évolue, c'est l'histoire "principale d'amour" et Mel Gibson encore une fois le montre très bien.
C'est un scénario parfaitement écrit et très bien exécuté.


En plus le film est une critique assez claire contre la guerre, mais aussi contre cette famille cassée à cause des traumas d'une guerre, en même temps, qu'il met en avant l'héroïsme de son protagoniste.
Et comment non, chez le cinéma de Gibson, il y a le message sur la religion qui se montre assez mais pas comme matière principale du film, car si même Doss est assez religieux, ce n'étaient pas ses convictions religieuses qui l'ont fait bouger puis sauver des vies, mais il a réellement été le premier objecteur de conscience dans l'histoire de l'armée.
Le film d'ailleurs se ressemble, voir, s'inspire de Band Of Brothers, plus précisément de ce magnifique 6ièm épisode (Bastogne), qui suit l'histoire du médecin de la compagnie.



Réalisation



Le film marche très bien, surtout quand on arrive dans la deuxième partie du film, la guerre.
La réalisation est vraiment bonne, Mel Gibson s'empare du genre, la guerre, comme il a déjà fait avec le péplum et celui d'aventures, pour l'amenait encore plus loin des limites de l'action dans la bataille d'Hacksaw Ridge, où il met sa petite touche, choquante, crue, sale.


Toutes les scènes de combat sont hallucinantes, il y a tout pour retranscrire la dureté et la réalité du front, avec des images aux ralentis, un montage viscéral et des plans séquence avec beaucoup de sang, de sueur et de larmes qui, pour un instant, il envoie le spectateur en première ligne de feu durant la Deuxième Guerre mondiale.
Avec une violence hyperréaliste qui agresse l’œil du spectateur avec des mutilations, du gore de partout, des soldats en mil morceaux, et des morts, beaucoup de morts... La vraie guerre.
C'est certainement les meilleures scènes de guerre filmées depuis le grand classique Il Faut Sauver le Soldat Ryan.
La fin reste en plus épique et émouvante à parts égales, où Mel Gibson sait toucher la fibre sensible du spectateur.
La bande sonore est également épique et impressionnante.



Personnages, Acteurs



Niveau personnages, attention ici car il peut y avoir pas mal de nomination (mise à part au film, réalisation, musique etc.), car Andrew Garfield est excellent dans le rôle du soldat positif, souriant, gentil, attirer par la Bible et la bonté pour se transformer après ce campement d'entrainement en quelqu’un qui nous transmet parfaitement la douleur qu'il a en lui par sa famille et par cette guerre qui le transforme.


Mais surtout, Hugo Weafing dans le rôle du père, il est excellent et j'en suis sur qu'il aura au minimum une nomination.
Tout comme Vince Vaugh qui nous fait un Streve Carrel et changé de registre depuis True Detective (c’était le meilleur et le gros point positive de la saison 2), et nous met une claque en sergent.



Conclusion



Enfin, ça faisait un moment qu'on nous avait pas eu le droit à un film de guerre de cette envergure. Depuis Sauver Soldat Ryan...
À vrai dire, à l’époque, les films de guerre étaient sous l'ombre du film de Spielberg, même Black Hawk Down de Ridley Scott.
Maintenant après un tel écart d'années l'ombre que faisait le film avec Tom Hanks et Matt Damon n'est plus présente.
Et c'est au tour de ce nouveau chef-d'oeuvre du genre qui fera de l'ombre pendant des années au reste des films de guerre... Même le prochain film de Nolan, Dunkirk, sera sous l'ombre et comparé à Tu Ne Tueras Point (très bon titre d'ailleurs), surtout s'il réussit un bon score aux Oscars (que je l’espère).
Nolan devra vraiment nous surprendre pour nous faire oublier rien qu'un peu ce magnifique film de guerre.
Bref, s'il te plaît Mel, fais nous plus de films ! Tu peux pas nous faire attendre 10 ans de plus !


Note Final : 9.1

JaviFou08
9
Écrit par

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Créée

le 27 nov. 2016

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JaviFou08

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