Euh, ça ne donne pas envie d'avoir des enfants tout ça. Quand on voit la tête de papier mâché qu'arbore la pauvre Marlo. Et il n'y a pas que son visage. Je ne parle même pas du reste de son corps ravagé par les grossesses successives. Elle a à peine quarante ans ? A voir son teint, elle en fait soixante.
Sa personnalité est aussi usée avant l'heure. La vie de famille lui a imposé un quotidien réglé comme du papier à musique autour de ses enfants. Les réveiller, les emmener à l'école, s'occuper des repas, des tâches ménagères. Pendant que le mari travaille et se détend le soir avec sa console de jeux. Elle a oublié qu'elle a été jeune. Qu'elle s'amusait autrefois. Désormais, elle ne prend plus de temps pour elle. Pour se faire belle. Pour sortir. Prendre du plaisir.
L'arrivée de cette nounou de nuit (j'ignorais que ça pouvait exister) sera salvatrice. Sa franchise, son naturel, sa spontanéité va lui faire énormément de bien. Et lui rappeler des sensations oubliées depuis longtemps.
Si la dépression est contagieuse (et il faut fuir les gens qui la propagent comme la peste), l'optimisme heureusement l'est aussi. Et jamais cette famille ne s'est déchirée. Elle est toujours restée unie malgré les difficultés. Ce serait facile pour elle ou lui de fuir les difficultés et d'aller voir ailleurs. Or, elle le dit. Ils s'aiment. Elle a trouvé la bonne personne.
Malgré le final un tantinet décevant, si la vie de Marlo peut faire peur, quand on y regarde de plus près, elle est arrivée à construire une famille, à avoir un quotidien certes fatigant mais surtout réconfortant et, ça, c'est un peu le rêve de toutes les personnes souffrant de solitude. Oui, parfois, c'est dur le matin quand on se lève ou le soir quand on est rincé, je ne dis pas que tout est parfait mais ils sont quand même privilégiés. Le plus dur, c'est de prendre conscience de la chance qu'ils ont.