Les films coréens ont une saveur particulière, entre effets grandiloquents dignes d'un cinéma US, et réflexions sous-jacentes sur la société par le truchement de l'humour.
Tunnel s'inscrit donc dans cette lignée, empruntant largement son histoire aux faits divers.
Fait de héros tragi-comiques, le scénario se révèle au delà de sa propension catastrophique, où la société devient elle aussi un personnage à part entière, aussi avide d'émotion forte que d'un besoin d'oubli. C'est peut-être là que réside la force de Tunnel, plus encore que dans cet enfermement bien mené, mais distrayant uniquement par la caricature d'une société capitaliste aux nombreux défauts.
La tentative d'un Buried semble alors se détourner pour mieux servir un propos dénonciateur de la société coréenne contemporaine. Le film véhicule donc plusieurs émotions, passant du rire aux larmes, s'engouffrant par moment dans un burlesque maladroit. Le mélange des genres est légion dans la filmographie coréenne, mais a ici quelques ratés. Pourtant le film ne se laisse pas prendre au piège par son scénario, car la ligne directrice n'est certes pas le tunnel mais ce que la catastrophe dit d'un pays.
On ne s'ennuie donc pas, car ce mélange aide le film à tenir son suspense de bout en bout, donnant lieu à de vrais moments d'émotions, tout autant qu'il interroge sur sa société par le biais du divertissement. Loin d'un cinéma américain qui explose le décor par plaisir, celui-ci sous-tend une critique à la fois de l'état mais aussi du spectateur.