Turbo
5.5
Turbo

Long-métrage d'animation de David Soren (2013)

Richard Virenque, sors de cette coquille !!!

Turbo, avant toute chose, c'est l'histoire lente et monotone de Théo, un escargot de jardin que rien ne distingue d'un autre escargot de jardin... Il est lent, lent, lent, lent, lent... Mais Théo a un rêve : devenir rapide. Non pas rapide comme l'éclair mais rapide comme Guy Lagagne, un pilote automobile aussi sympathique à l'écran que détestable en dehors...


C'est à partir de là que le parallèle avec Richard Virenque devient intéressant... Tout comme Richard Virenque, Théo va être dopé à l'insu de son plein gré. Bien sûr, il n'est pas question d'érythropoïétine dans ce film, il ne sera question que de peroxyde d'azote mais le problématique est la même... Sous l'effet de l'EPO, Richard Virenque accomplissait des miracles sur sa selle, sous l'effet du NTO, Théo accomplit des miracle sous sa coquille...


Théo qui était lent, désespérément lent, comme tout escargot, devient rapide, incroyablement rapide, défiant toutes les lois de la physique, défiant toutes les lois de la nature... Rapide au point que Théo participe aux 500 miles d'Indianapolis. Rapide au point que Théo parvient même à être aussi rapide que les autres concurrents...


A ce moment là de ma critique, il convient de rappeler au lecteur profane en matière de 500 miles d'Indianapolis que tous les concurrents de Théo sont au volant de monoplaces spécifiquement conçues pour aller à des vitesses approchant les 380 km/h en ligne droite... Théo, lui, n'est pas motorisé, pour aller à ces vitesses là, il n'a que son pied...


Une phrase est répétée à plusieurs reprises et semble être la devise de ce film : "Il n'ya pas de rêve trop grand, il n'y a pas de rêveur trop petit". C'est une très belle devise mais elle pose un immense souci. Théo n'est pas rapide du fait de son entraînement, il est rapide du fait de l'absorption d'une substance particulière... C'est là où le bas blesse... Turbo laisse clairement entendre que s'il n'y a pas de rêve trop grand, que s'il n'y a pas de rêveur trop petit, alors, tous les moyens sont bons pour assouvir son ambition personnelle.


Et tous les personnages de ce film vont user de stratagèmes plus ou moins borderline pour assouvir leurs ambitions personnelles... A titre d'exemples, on pourrait penser à Angelo Lopez qui va dérober l'argent que son frère a durement gagné pour inscrire Théo aux 500 miles d'Indianapolis mais encore Guy Lagagne qui va tenter d'éliminer physiquement Théo pour remporter la course...


Les enfants vont apprendre des choses passionnantes dans ce film... Ils vont apprendre que l'on peut voler ses proches si c'est pour accomplir ses rêves... Ils vont apprendre que l'on peut tenter de faire disparaître quelqu'un si c'est pour accomplir ses rêves... Ils vont apprendre que l'on peut se doper mais que ce n'est acceptable que si c'est la seule manière d'accomplir ses rêves...


La morale de ce film est profondément douteuse... Ce film est le pendant DreamWorks de Cars mais à vouloir concurrencer Disney/Pixar, DreamWorks a sorti un film que je ne conseille pas à des enfants... A vrai dire, je ne le conseille pas non plus à des adultes... Bref, je ne le conseille à personne.

Lucas-Gaudichon
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le 1 juin 2017

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Lucas Gaudichon

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