Vampires en peluche

Présenté, à sa sortie, comme la nouvelle référence du film de vampires, par une sphère médiatique organisée à la perfection lorsqu'il s'agit de vendre du toc, "Twilight" apportait bien quelque chose de neuf au genre, mais le problème c'est qu'on s'en serait bien passé. "Twilight", c'est le triste reflet d'une époque aseptisée, c'est du romantisme de Saint-Valentin, tout niais, tout dégoulinant et tout rose, c'est du vampirisme sans aspérités qui donnera des papillons dans le ventre aux jeunes pucelles dans leurs pavillons de banlieue et caressera dans le sens du poil la ménagère de moins de 50 ans qui aime bien, parfois, se procurer quelques frissons entre deux téléfilms de l'après-midi sur M6. "Twilight", c'est la noirceur contrefaite, du gothique de cour d'école, une telle tromperie sur la marchandise, un tel déshonneur que le film devrait se faire hara-kiri. Et pour ne rien arranger, Pattinson n'est pas crédible, Stewart ne joue pas mais somnole, et le tout est, comme on pouvait s'y attendre lorsque l'on ne mise que sur un vernis plaisant, affreusement creux et ennuyeux. Ajoutez à cela quelques scènes bien ridicules, comme celle où Edward révèle à Bella sa véritable identité, et le couperet tombe : rien, absolument rien ne justifie de s'infliger une telle punition, à moins d'être totalement ignorant en matière de sensations fortes cinématographiques et de croire naïvement que ce film est trop subversif et que vous être trop un(e) rebelle d'avoir osé le regarder. Si c'est le cas, je ne peux malheureusement plus rien pour vous... .