J'ai une règle d'or dans la vie : ne jamais critiquer une oeuvre avant de l'avoir vue ou écoutée. Maintenant que je me suis farci les cinq films issus de la saga imaginée par Stephenie Meyer, je peux m'en donner à coeur joie. Je ne m'attendais à rien de particulier en appuyant sur "Play" et heureusement parce que sinon la chute aurait été terrible. Presque tout va mal dans ce film: de cette famille de vampires incestueuse qui vit dans les bois et dont personne ne semble se formaliser (pas même le shérif qui laisse sa fille s'acoquiner avec l'un des leurs) à la femme qui tient mal son bébé de trois jours. Sans mentionner le loup-garou amoureux de ce même bébé.
Si je décide de prétendre pendant cinq minutes m'être laissée prendre par cette histoire, je ne peux m'empêcher de relever les faits improbables, les contradictions et autres choses qui m'ont fait pouffer de rire derrière ma main: Jacob qui traîne avec une trentaine de vampires alors qu'il voulait les bousiller quelques jours avant, Bella qui est vraiment mais vraiment extraordinaire du genre : "Olalala c'est merveilleux que tu arrives à [insérer ici une super capacité] alors que ça a pris X temps à [insérer ici une personne considérée comme déjà pas trop mal] à réussir ça". Bella est devenue belle, Bella est devenue forte, Bella a les yeux rouges, Bella tient très mal sa fille mais Bella est aussi et surtout jouée par Kristen Stewart qui, je ne vous l'apprend pas, n'a pas le jeu le plus transcendant de l'histoire du cinéma. Du coup même quand Bella sourit, on se demande pourquoi elle souffre. Et c'est pas parce qu'elle a troqué ses tweeds contre une veste en cuir qu'on va soudainement la porter au niveau badass ça ne fonctionne pas non plus. Je préfère laisser de côté que Bella est la parfaite salope qui abandonne son propre père pour un macchabée.
La phrase du film, quant à elle, est attribuée à Edward Frigide Cullen qui a eu le bon sens de relever une quasi-vérité générale : "J'ai l'impression que tout le monde ici se met en danger parce que je suis tombé amoureux d'une humaine" You don't say. Le mec s'en rend compte après quatre livres et cinq films.
Attardons-nous quelques secondes sur la petite Renesmée : cette petite fille est le pire effet spécial depuis le Hulk d'Ang Lee et ce de sa naissance à sa taille de petite fille de huit ans (rappelons qu'elle n'a que quelques mois à la fin du film). Et ça parle de mort, de menaces et de mutilation pendant une heure devant l'innocente chose mais quand à la surprise générale, la petite fille se met à pleurer, sa mère ose la prendre dans ses bras en saupoudrant le tout d'un hypocrite "Bébé tout va bien" ce qui ne l'empêche pas, deux minutes plus tard, de la ramener sur le champ de bataille. Rien n'est cohérent avec cette pauvre Renesmée qui en plus de baigner dans l'inceste doit aussi compiler avec un loup-garou pédophile.
Finalement, le film n'a pas grand-chose à se reprocher, il a tenté tant bien que mal de rendre justice à un livre déjà bien niais. La vraie coupable n'est autre que l'auteure que j'ai définitivement identifiée comme étant une exfiltrée de la communauté Fanfiction.net. C'est simple Stephenie Meyer nous a vendu une romance fantastique quand, en réalité, elle a simplement couché sur papier un gros délire de fangirl en manque d'amour, une femme qui a tellement de mal à tuer ses personnages qu'elle les protège derrière l'erreur ultime des rêves et des visions. Pour toute preuve, que beaucoup ont déjà fait remarquer, Bella compile absolument tous les traits de la parfaite Mary-Sue. Bref, Twilight est un film à ne même pas regarder un dimanche sous la couette faute à une fin bousillée et qui m'a fait perdre deux heures de ma vie.