On s'attendait à tout, ou presque, avec ce Twilight 5. Certains n'en attendaient pourtant presque rien. Au final, les fans de la première heure (et notamment des bouquins) auront été les plus surpris, sans être les cocus de l'histoire, contrairement aux vrais cinéphiles.
Le film démarre plutôt bien, avec une reprise du Love Theme signé Alexandre Desplat (cocorico !) et des textes qui se transforment... On l'aura compris, ce film débute sur une métamorphose, un bouleversement d'état physique : le changement, c'est maintenant ! En tout cas, c'est ainsi que Bella se découvre vampire (son éveil est, pour le coup, bien conçu) et part à la chasse au cours de séquences bien pensées mais terriblement mal foutues (les effets spéciaux de course... toujours aussi ridicules).
Et puis vient la fille, l'hybride humano-vampire : une horreur en images de synthèse qui paraît bien trop longtemps à nos yeux. On ne se rattrapera pas par la suite, avec des X-Men de pacotille (qui viennent justifier les pouvoirs de Bella) dont les prouesses ne sont pas sans rappeler les temps de crise où l'on osait diffuser la série Mutant X.
Certaines séquences sont également d'une telle lourdeur à regarder qu'on a du mal à imaginer qu'elles aient été écrites et storyboardées par des professionnels (Bella qui revoit son père après transformation). Introduire de l'humour n'est pas non plus chose aisée : c'est sympathique tant que c'est au-dessus de la ceinture, mais lorsque les cadrages ne sont là que pour apporter du fan-service grossier, c'est proprement une insulte envers le spectateur ! Et puis n'oublions pas le cœur du problème dans la saga Twilight : l'inaction la plus totale, ici magnifiquement sublimée par des sous-intrigues répétitives et peu captivantes.
Mais vient enfin le combat final, qui n'était pas censé avoir lieu mais qui a lieu... de manière assez bienvenue, il faut l'avouer. On est agréablement surpris par plusieurs choses : la violence dont le combat fait preuve, le soin chorégraphique qui lui est apporté, le rythme savamment dosé qui saura vous tenir en haleine (enfin !!!) et des trucages visuels aussi convaincants que lors des combats de fin de Twilight 3. Comme beaucoup, je me suis laissé avoir par le petit twist justifiant cette liberté prise avec l’œuvre d'origine, et qui a eu son petit effet dans la salle (j'ai même rejoint les quelques uns qui ont esquissé des applaudissements).
Pas de panique, ce n'était qu'une brève parenthèse de lucidité de la part des scénaristes ! La conclusion, comme malheureusement la majeure partie de cette saga, est aussi fade que molle et sans relief, mais ce dernier chapitre aura au moins le mérite de se situer dans le haut du panier, grâce un sens du divertissement un peu plus étudié que les autres, et ce fameux twist qui me l'a bien mis profond !