The owls are not what they seem

Welcome to Twin Peaks.
Le 8 avril 1990, le concept de série télé est bouleversé à jamais avec la diffusion du pilote de Twin Peaks. Le soap opéra créé par Mark Frost et David Lynch durera seulement 2 saisons pour une trentaine d'épisodes.
Autour de l'intrigue de base du show: qui a tué Laura Palmer, viennent s'entremêler une multitude d'histoires, de personnages, de retournements.

Fire, walk with me!
Le surnaturel et le paranormal prennent une place énorme dans la série, l'agent du FBI Dale Cooper (Kyle MacLachlan, parfait dans le rôle) cherche à résoudre ses enquêtes de façon peu orthodoxe (la tentative de dégommage de la bouteille en verre pour trouver le nom de l'assassin, son intuition, ses rêves, etc...). Une "inquiétante étrangeté" plane ainsi sur la série, l'exemple le plus flagrant est la scène de la "Red Room". En effet, pour accentuer l'étrangeté de cette scène, Lynch a eu recours à une méthode simple, mais extrêmement efficace: la scène a été tournée à l'envers, les dialogues ont été appris à l'envers par les acteurs, qui eux mêmes se déplaçaient à l'envers, puis les images ont été remonté dans le sens inverse, les mouvements et les phrases retrouvent alors une signification, le rendu final est... étrange!

De nombreux suspects...
Lynch et Frost ont développé un grand nombre de personnages, qui, aux yeux du spectateur, peuvent tous paraitre suspect à un moment donné. Nous découvrons Bobby Briggs, le beau gosse du lycée un peu idiot; Léo Johnson, le fou psychopathe dealer de drogue qui tabasse sa femme; Benjamin Horne, homme d'affaire directeur d'un hôtel et aussi d'un club bizarre à la frontière canadienne; le Dr Jacoby et ses chemises hawaïennes; le Shérif Truman, qui va aider l'agent Cooper; l'Adjoint Andy Brennan, un peu neuneu mais adorable; Leland Palmer, le père de Laura, un brin taré lui aussi; et beaucoup d'autres, comme Bob, le chevelu; et enfin Windom Earl, l'ancien partenaire de Cooper, évadé d'un asile psychiatrique.

The show is not what it seems.
Absolument tout dans cette série se démarque des productions télévisuelles antérieures. La musique; composée par Angelo Badalamenti, le compositeur fétiche de Lynch; est omniprésente, les différents thèmes sont répétés de nombreuses fois, et souvent en opposition avec ce que nous voyons à l'écran, ce qui renforce l'impression d'étrangeté. La réalisation est quant à elle relativement sobre, les plans sont simples mais extrêmement efficaces, et là aussi, certains sont ré-utilisés plusieurs fois (les routes de montagnes, la chute d'eau, l'hôtel, etc...). Ces différentes répétitions contribuent à immerger le spectateur dans l'ambiance particulière qu'est celle de Twin Peaks.

Et après?
Comme je l'ai déjà dit plus haut, la série n'a durée que 2 saisons, ce qui est relativement court pour une série de ce calibre et avec un tel impact. Avec du recul, même si à certains moments, on ressent que Twin Peaks a presque 20 ans (le photomontage de la tête de Laura sur celle de sa meilleure amie, les coupes de cheveux et les fringues so '90s, etc...), on ne peut pas dire que le show ait mal vieilli. Son influence est énorme, après avoir vu la complexité et le nombre d'intrigues en seulement 2 saisons, on ne peut que penser que les scénaristes de Lost devaient apprécier Twin Peaks dans leur jeunesse, idem pour X-Files (d'ailleurs, David Duchovny apparait dans plusieurs épisodes de Twin Peaks, en agent du FBI transsexuel...). Desperate Housewives aussi a été influencé par Twin Peaks, Marc Cherry, son créateur, a déclaré qu'il était fan du show de Lynch et qu'il voulait absolument avoir Kyle MacLachlan dans sa série, c'est chose faite, l'ex agent Cooper apparait dans Desperate Housewives en fin de saison 2.

A cup of black joe and a cherry pie, please.
Twin Peaks est donc une série que je recommande absolument, c'est aujourd'hui un classique et un chef d'œuvre de la télévision américaine, je l'ai dévorée en moins de 3 semaines, du pilote jusqu'au final, hallucinant.