Leonard (Joaquin Phoenix), grand adolescent dépressif, qui a si mal vécu une précédente séparation qu'il a tenté de se suicider et a fait ensuite un séjour dans un hôpital psychiatrique (le film débute d'ailleurs par une scène où il tente à nouveau de se suicider), est revenu vivre chez ses parents, un couple de juifs modestes qui tient un pressing.


Ceux-ci, dans l’espoir qu’il reprenne le goût de vivre, le poussent dans les bras de Sandra (Vinessa Shaw, particulièrement insipide), la fille de celui qui doit racheter le pressing, mais Leonard tombe amoureux de sa nouvelle voisine de palier, la blonde Michelle (Gwyneth Paltrow, parfaite). Malheureusement pour lui, Michelle, qui travaille dans un cabinet d'avocats à Manhattan, est amoureuse de son patron, Ronald, marié, beaucoup plus âgé qu'elle, et qui semble la mener par le bout du nez.


Pour elle, Leonard n'est qu'un ami et rien de plus. Cependant, bien qu'elle le connaisse à peine, elle se confie entièrement à lui et lui demande même ce qu'il pense de son amant. Leonard est franc avec elle, car il a compris que Ronald se moque d'elle. Leonard déclare à Michelle que lui, il l'aime sincèrement et il la décide à partir avec lui mais, au dernier moment, Michelle fait marche arrière, lui annonçant que Ronald a quitté sa femme pour l'épouser. Désemparé, Leonard se retourne vers Sandra.
Mon opinion


 J'ai été très déçu par ce film dont m'avait parlé un ami qui l'avait beaucoup aimé. Généralement, toutes les critiques qu'on lit sur Two lovers sont élogieuses. Ce n'est pas mon avis.

L'intrigue des amours contrariées est vieille comme le monde mais elle a été traitée avec beaucoup plus de légèreté et de talent par d'autres réalisateurs : je pense entre autres à My blueberry nights ou The Holiday, tous les deux avec Jude Law, qui, sans être des chefs-d'œuvre, sont des films plein de charme et de légèreté. Ces deux derniers films ont en outre l'avantage d'être glamour et d'instiller quelques touches d'humour et de détachement que l'on peine à trouver dans Two lovers qui, du début à la fin, m’a paru tristounet et insipide et ce, malgré la qualité des interprètes.


Le film m'a en outre paru très long car, à vrai dire, à part les états d'âme des uns et des autres, dont on se lasse vite, il ne s'y passe pas grand-chose. J'ai trouvé aussi Joaquin Phoenix plus "empoté" que véritablement « sombre », comme le décrivent certains critiques et même, dans certaines scènes, à la limite du grotesque. Je n'ai en tout cas pas du tout accroché avec le personnage qu'il est censé incarner.


Dans le bonus, le réalisateur James Gray dit que ses modèles sont Coppola et Scorsese. On est pourtant loin, très loin, de ces deux réalisateurs dont, pourtant, je ne suis pas un fan absolu. Je dois cependant leur reconnaître, à l'un et à l'autre, un talent que ne montre pas, du moins dans ce film, James Gray. Le même réalisateur se présente aussi comme un "réalisateur newyorkais". Certes, le film se passe à New York, entre Brighton Beach et Manhattan, mais il aurait pu se passer n'importe où, New-York ne servant ici que d'arrière-plan au film.


Quelques belles images cependant, une certaine émotion (mais c'est bien la seule) qui se dégage de la dernière scène où Leonard se décide en désespoir de cause à offrir à Sandra la bague qu'il destinait à Michelle. Il faut dire que la bande son (Amalia Rodriguez, extraits de Donizetti ainsi qu'un très bel air de guitare, non crédité au générique ?) aide bien. Mais pour moi ce film ne me laisse pas un grand souvenir.

Créée

le 27 févr. 2019

Critique lue 266 fois

Roland Comte

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