août 2011:

Je ne suis pas loin de m'être ennuyé tout le long du film. Il ressemble beaucoup aux films de James Gray pourtant, dans la forme, comme dans le fond. Mais suivre ce personnage indécis et infoutu de communiquer m'a semblé plutôt fastidieux. Sans réelle surprise, les aléas de son parcours sont cousus de fil blanc et finalement peu intéressants.

Le cul entre deux filles -en apparence- Leonard (Joaquin Phoenix) hésite.

Son amour passionné, profond pour Michelle (Gwyneth Paltrow), une jeune femme aussi immature et paumée que lui est si peu rassurant qu'il en conçoit une sorte de méfiance en même temps qu'une plus grande attirance. Cette espèce de miroir aux alouettes lui brûlera les ailes.

Mais dans un réflexe défensif et un brin cynique, il accepte volontiers de se laisser guider par une histoire beaucoup plus sereine avec une autre femme (Vinessa Shaw). Moins passionnelle, cette relation se construit sur de solides fonds baptismaux : le consentement parental, l'amour délicat et sincère de la jeune femme ainsi qu'une situation matérielle qui assure d'ores et déjà leur avenir.

Ces deux amours sont un peu trop caricaturaux à mon goût. James Gray traite souvent de l'indécision en trompe l'œil ou alors comme le symptôme d'un déterminisme implacable. Les personnages semblent incapables de vaincre leur faiblesse. Mais dans ce film cette inaptitude me parait un peu trop évidente. Phoenix n'apparait jamais sincèrement impliqué dans son histoire avec Vanissa Shaw.

Un noir et blanc appuyé de manière excessive qui tend l'histoire vers le conte moral à pas cher. C'est peut-être là que mon ennui a trouvé sa source. Les balises clignotent. L'histoire est connue, sans grande originalité.

Les acteurs jouent très bien. Le naturalisme de la mise en scène est très agréable. Je regrette juste le choix de Joaquin Phoenix pour le rôle principal. Trop âgé. Je tique un peu.
La belle Vinessa Shaw m'a tapé dans l'œil. Très jolie, très fine dans ses expressions.
J'ai été impressionné par Gwyneth Paltrow, elle m'a paru très sûre d'elle avec un rôle compliqué, à la fois élégant et fragile. Elle fait preuve d'une maitrise que j'avoue je ne lui connaissais pas. Mea culpa : je ne la pensais pas aussi bonne comédienne. Encore une fois il faudrait mettre en exergue l'aptitude de James Gray à rendre ses acteurs meilleurs.

La photographie est toujours aussi bien léchée, sombre, souvent verdâtre et jaunie, assez douce, comme un velouté de potiron. Le travail de Joaquín Baca-Asay accompagne celui de James Gray depuis "We own the night" et appuie l'œuvre du cinéaste avec une certaine grâce. Alors même si je n'ai pas apprécié le film comme il se doit, au moins ai-je eu quelque plaisir à le regarder.
Alligator
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le 19 avr. 2013

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