Une œuvre âpre et qui vous hante longtemps après la projection.
Après nous avoir bluffé dans Neds (2010), qui d'autre que Peter Mullan pouvait interpréter ce veuf en proie à de violents tourments ? Après avoir réalisé son court-métrage Dog Altogether (2007), pour lequel Paddy Considine a remporté le Lion d'Or au Festival de Venise, ainsi qu'un BAFTA, le jeune réalisateur a donc décidé de prolonger l'expérience de son court en y réalisant une version longue (qui est en réalité le prolongement de son court-métrage), toujours interprété par Peter Mullan & Olivia Colman, c'est ainsi qu'est né Tyrannosaur (2011), son premier long-métrage récompensé au Festival de Sundance 2011, au BIFA 2011, au Festival du Film Britannique de Dinard 2011, ainsi qu'au BAFTA 2012 !
90 minutes durant lesquels Paddy Considine ne lésine devant rien, on est véritablement devant une œuvre âpre et qui vous hante longtemps après la projection. Elle nous apparaît tellement réaliste, de part le traitement de ses personnages ou part la façon dont le film nous plonge au cœur d'un univers si glacial et pauvre. L'intrigue se déroule dans un quartier morne et populaire de Glasgow, si la première demie-heure s'intéresse uniquement au personnage de Joseph, le reste du film se focalisera essentiellement sur les deux personnages principaux du film, qui en apparence, n'ont absolument rien en commun (à savoir Joseph & Hannah, respectivement interprété par Peter Mullan & Olivia Colman), mais qui en réalité, cachent tout deux une existence misérable, en proie à l'alcoolisme pour l'un et à la violence domestique pour l'autre. Paddy Considine nous bluffe littéralement avec son premier film, dont le scénario est d'une rare justesse, tout comme les interprétations poignantes de l'irascible Peter Mullan, de la touchante Olivia Colman ou encore d'Eddie Marsan (détestable au plus haut point).
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