Un blockbuster plus complexe et intéressant que ce que sa longue intro laissait présager

Des méchants nationalistes russes, Jerry Bruckeimer à la prod, roulement de tambour… la musique d’Hans Zimmer, un sous-marin nucléaire, un officier, Denzel Washington, qui a une famille, il embrasse son fils en lui assurant qu’il reviendra, Gene Hackman en commandant de bord près de la retraite, …. On est parti pour un bon gros blockbuster US qui va tout faire péter pour sauver le monde ! Mais c’est signé Tony Scott, donc ce sera tout autre chose.


Malgré un vrai problème de timing dans l’enchaînement speedé qui propose une présentation supra conventionnelle des différents protagonistes, malgré le grand renfort de clichés inhérents au genre...


Le scénario est plutôt bien écrit, et les personnages bien plus intéressants que l’espèce de caricature grotesque, que l’intro présageait. La dualité entre les deux personnages principaux, interprétait par Denzel Washington en officier qui prend conscience de l’ampleur que les décisions que prend son supérieur, interprété par le toujours impeccable Gene Hackman, ne sont pas obligatoirement les bonnes, entre en opposition et provoque une mutinerie. Jusque là on est dans la parfaite coordination préparatoire à une dualité avec toute la grosse artillerie que prédispose ce genre d’enjeu dans la plupart des grosses productions Hollywoodiennes, sauf qu’ici c’est beaucoup plus complexe et moins manichéen que ce que ça laissait prédisposer. On n’est pas dans le stupide simplisme du gentil contre le méchant, mais dans deux interprétations d’événements divergentes.
En plus d’une très bonne interprétation de la part des deux protagonistes principaux, on a droit à une mise en scène nerveuse et soignée dont le réalisateur se fait le chantre sans jamais tomber dans le manichéisme facile et les effets de style pompeux.


Cependant, la première partie du film pose un réel souci de timing et déséquilibre la teneur réelle qu’il prendra par la suite. Au final on a droit à une superproduction quand même un chouïa calibrée, mais la réalisation de Scott contrebalance les artifices pompeux et leur donne une sorte de dynamisme raffiné qui finit par convaincre.

philippequevillart
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Créée

le 28 août 2018

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