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Alors en gros, pour situer, Ken Castle (Michael C. Hall, ou Dexter ou David Fisher) a inventé un moyen de contrôler les humains. Il crée « Society », une sorte de Second Life où les gens qui paient pour jouer vont contrôler des « acteurs », d'autres gens qui seront payés pour être contrôlés.
Au moment du film, Castle a sorti un nouveau jeu, « Slayers ». Cette fois, ce sont les prisonniers condamnés à perpétuité qui seront contrôlés. Des gamins bourrés de fric vont donc contrôler des joueurs vivants et le but du jeu est une lutte à mort. Le prisonnier qui survivra à 30 parties sera gracié et libéré. Bien sûr, comme il faut un héros qui a des couilles grosses comme des roues de secours et un coeur aussi pur que celui d'un bisounours, on a chopé Gerard Butler, notre Léonidas, pour jouer Kable, le prisonnier héros qui réussit là où tous échouent.


Le film commence fort et ça pue le « Crank » à plein nez : un plan par seconde, l'action va à toute vitesse, on est sous hyper tension (sans mauvais jeu de mot). On ne comprend pas toujours ce qu'on a sous les yeux mais les fragments d'image que notre cerveau arrive à comprendre suffisent pour nous foutre la nausée et nous faire comprendre que « Slayers », c'est la guerre et c'est pas pour les âmes sensibles.


Accrochez vos ceintures parce que même durant les quelques scènes « stables » du film, notre oeil est agressé. En effet, passer du décor trash, sombre et cruel de « Slayers » à l'univers sucré et too much de « Society », ça frise l'épilepsie. On se croirait dans un tableau de La Chapelle. Les gens se rencontrent, contrôlés par des gros lards vicelards dans leurs fauteuils et ça baise, ça se casse une jambe mais ça rigole, ça s'éclate dans tous les sens du terme, c'est excessif. C'est sweet comme une nana avec des couettes déguisée en étudiante qui vous taille une pipe.


Gamer, c'est l'excès par les plans, l'excès par les couleurs, l'excès par le concept, l'excès par le jeu, par tout. C'est too much, comme le scénario.


Ce qui est quand même comique avec « Gamer » , c'est qu'on ne peut s'empêcher de retrouver pleins de références à la con. Que ce soit des références voulues ou des coïncidences grossières, celle de Crank ne peut être issu d'un hasard. En effet, sur le t-shirt de Simon, le jeune qui contrôle Léonidas, figure le titre du film écrit et dirigé par les mêmes deux gugusses responsables de « Gamer » . (Les deux « Crank » étant, à mon avis, leurs plus belles réussites)


Penchons-nous sur la question du jeu de Michael C Hall. Pour ceux qui ont vu le film, ou même ceux qui aurons maté la bande-annonce, vous aurez remarqué quand même qu'il surjoue, non ? Vous ne trouvez pas que Ken Castle, son personnage, a la même gestuelle que Ed Nigma, joué par Jim Carrey dans « Batman Forever » ? Pourtant c'est flagrant. Il ne lui manque plus qu'un costume vert et un sceptre. Autre point commun entre les deux personnages, leurs névroses. Car Ed comme Ken ont soif de pouvoir. Tous deux sont des génies, en avance sur leur temps, qui arrivent, grâce à leurs créations, à assouvir le peuple et à les contrôler. Ed comme Ken ont littéralement le « cerveau plein ». Alors qu'ils pensent que c'est ce qui leur donne la puissance ultime, il se trouve que cela représente leur principale faiblesse et la raison de leur chute.
Ah, le contrôle des peuples par les médias, ça en fait rêver plus d'un. Mais poursuivons..


Butler qui tripote du sable et se tape des flashbacks comme Crowe dans « Gladiator » . J'hallucine pas, c'est fait exprès. ? C'est d'ailleurs dans cette scène qu'on se remémore sans trop de problème Butler en Léonidas, l'homme costaud en jupette dans « 300 » . Attention, point de mépris, j'ai beaucoup aimé ce film quand beaucoup de mes copains l'ont gerbé (« trop de ralenti, trop de recopiage indigeste, trop d'incohérences, trop chiant, trop de tout »). Alors quand on voit notre bon vieux roi Léonidas, assis le cul par terre et laisser filer le sable entre ses doigts en repensant à sa chère famille, on espère jusqu'à la fin du film qu'on le verra gambader dans un champs de blé (cette scène à la con de Gladiator m'a définitivement marqué).


Pour les fans inconditionnel(le)s (surtout au féminin en fait) de Milo Ventimiglia, vous allez avoir des surprises. Car référence ou pas, dans « Gamer », il se retrouve sapé comme Brüno, frémit à chaque mouvement comme une bite en plastique et joue à merveille l'obsédé sexuel en manque. De quoi casser définitivement le mythe du beau gosse. Ca fait froid dans le dos.


Concernant le film, on regrette que le film soit trop court pour traiter un sujet aussi intéressant (même remarque qu'on pourrait attribuer à « Surrogates » qui évoque le même sujet que ces humains qui vivent par procuration), les acteurs qui surjouent, les plans fouillis, le scénario pas assez développé, quelques incohérences et ce putain de happy end naïf et tellement niais qu'on en vient à se demander si Neveldine et Taylor (réalisateurs et scénaristes de « Gamer » , « Crank » et « Crank 2 » , scénaristes de « Pathology » , ce qui explique la présence de Peter Petrelli) ne nous prennent pas un peu pour des cons.


Ne mentionnons même pas l'abus de fond vert. Autant, on se doute qu'ils l'ont rentabilisé et se sont bien amusé à faire les cons en incrustant des gros décors à la con derrière Dexter et Léonidas, autant, nous, ça nous saoule.


Pour la musique, aussi, on se pose des questions. Non parce que déjà dans la bande-annonce, on se disait que les studios tentaient de remettre au goût du jour le fameux « Sweet Dreams » de Marilyn Manson. Mais retrouver le même extrait dans le film et ce par deux fois, c'est plus de l'amour, c'est de la rage ! Hey les gars, les ados, en 2009, ils trouvent ça has been et nous, on a grandi. M'enfin apparemment, les vieilles chansons qu'on écoutait y'a dix ans, ça les aide à se palucher devant leur caméra. Preuve en est, sur les deux seuls morceaux qu'on entend dans le film, on a donc droit à deux fois le même extrait de Sweet Dreams ET « The Bad Touch » des Bloodhound Gang. Il faut nous expliquer ce qui s'est passé en coulisses. Ils sont retombés sur un vieux CD ? Ils voulaient voir si le public était attentif ? Ont-ils essayés de reconquérir le monde en passant des messages subliminaux dans ces extraits ? On ne sait pas, on se pose des questions mais limite, on s'en fout.


En somme, « Gamer » restera un film chiant pour les spectateurs mais sûrement un bon moment de rigolade pour les réalisateurs.


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Miloon
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le 1 nov. 2011

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