Ultra Vixens par Garcia

Ultra Vixens va-t-il plus loin que Mega Vixens ? (question existentielle s'il en est) La réponse est OUI.

Pour ceux qui ne connaissent pas ces films on peut résumer ça par de la comédie salace et cartoonesque avec uniquement des filles aux seins énormes. La sexploitation dans sa plus pure expression en gros. On pourra se dire que c'est un produit réservé aux pervers et que le cinéphile respectable ne devrait pas s'arrêter sur ces objets du pire mauvais goût, à la limite de la pornographie. Et pourtant ce petit bonhomme lubrique qu'est Russ Meyer n'est pas indéfendable. C'est même un réalisateur intéressant, qui a pas mal de qualités, si si.

Ses films parlent de l'américain moyen, il y est caricaturé à l'extrème, tous ses traits sont exagérés au possible et passés au prisme de l'érotisme. Forcément ça donne des monstres, mais ça a quelque chose d'ultra pop et c'est un peu la quintessence de l'Amérique qui ressort. Dans les Vixens, c'est d'autant plus pop que tout est complètement cartoonesque, les pires trucs sont montrés avec un regard amusé, en en faisant des tonnes. Et tout ça c'est grâce à la réalisation réelement très bonne de Russ Meyer, à la fois fétichiste, picturaliste et dynamique.

En même temps Ultra Vixens n'est pas le meilleur exemple pour défendre le bonhomme, mieux vaut commencer par Faster Pussycat Kill ! Kill !, le Vixen initial ou bien Super Vixens, même si chacun de ces films a aussi des défauts. Parce que Ultra Vixens va plus loin que Mega et que Mega va plus loin que Super. Et c'est peut-être un peu trop jusqu'au boutiste, il n'y a plus vraiment d'histoire à ce niveau là mais plutôt une succession de gags qui n'ont jamais autant flirté avec le porno. Certains sont vraiment drôles, mais à force ça lasse. Kitten Natividad est épuisante à tout le temps crier et sauter de partout. Certaines scènes sont même assez éreintantes (chez le dentiste).

Il reste cette réalisation dont je ne me lasse pas, la photographie très belle et très colorée, cette ambiance unique avec sa bonne humeur communicative, un narrateur tout ce qu'il y a de plus américain, ces personnages de femmes dominatrices et/ou insatiables et un festival de sales gueules assez convaincantes chez les hommes et de poitrines assez exceptionnelles chez les femmes.