La guerre civile des années 90 entre lacets blancs et lacets rouges, du point de vu d'un nationaliste. L'idée est audacieuse et osée, surtout en ces temps. Le mouvement de soutien face au "manque d'effort" du distributeur a donné une belle visibilité à ce film. Une mise en avant agréable en ces temps de sorties uniformes, mais qui fait du tord au film.
"Un français" est un modeste croquis d'un homme confus. Le parcours initiatique d'un extrémiste sur le chemin de la rédemption.
Sur le papiers, ce projet est gonflé et prometteur. Sur l'écran les idées débordent mais ne sont jamais amenées avec finesse. Le protagoniste de cette histoire de vie est rendu tout de suite très sympathique. On nous force l'empathie pour ce Marco Lopez. La rivalité entre "Reds" et "Nazis" est traitée à sens unique. Prendre le point de vu des fachos devient une fausse bonne idée. Les "Cocos" sont montrés comme des sauvages et assoiffés de violence. Cette aberration est excusée par la volonté de casser l'image manichéenne de cette confrontation et d'aborder la part d'endoctrinement. Finalement ce chemin de la rédemption n'est que brièvement traversé. Le problème n'est pas que les maux ne soient pas clairement évoqués, mais que le recul qui va ramener Marco à la raison soit aussi peu approfondi et peu montré avec ses moments de doutes.
Alban Lenoir signe une présentation très honorable et transpose l'évolution de son personnage. Il conjugue la violence insoutenable que le film (ré)percute bien.
C'est dans la construction narrative que le fond du propos failli. Le rythme est à la fois hâtif et engourdi.
Faute de moyen, la mise en scène est approximative et se confronte aux difficultés de la reconstitution temporelle.
Techniquement le film est très faible, mais "Un français" transpire de bonnes intentions.