La bonne idée du film est peut-être d'en avoir abordé l'histoire sous la forme d'une chronique épousant ces 30 dernières années, mais c'est aussi sa faiblesse.
À suivre l'évolution de Marc, des commandos de fachos décérébrés à une rédemption abstraite, en passant par les hautes sphères bourgeoises de l'extrême droite, le tout à grands coups d'ellipses radicales, on finit par se perdre, perdre un personnage à peine esquissé pour lequel on ne s'émeut jamais, lui-même bringuebalant son mutisme entre un paternel alcoolique et un pharmacien humaniste en père de substitution.
Ça fait beaucoup pour un seul homme et trop peu pour un seul film, les clés nous manquant souvent pour suivre le parcours de Marc, de jeune chien con à quadra barbu et solitaire, il n'y a finalement que cette solitude comme trame.
On ne pourra cependant pas reprocher au film une naïveté cherchant à démontrer que dans tout connard il y a un petit cœur qui bat. Un français montre un racisme à la violence frontale, une haine inscrite dans un comportement irrationnel, elle-même entretenue par une élite fasciste forcément plus dangereuse.
Le film ne s'adressera cependant qu'à des convaincus, eux-mêmes n'y trouvant pas forcément leur compte cinématographique.