Sur une idée qui aurait pu être excellente vu la conjoncture actuelle, Un Français n'apporte aucune réflexion sur la rédemption d'un skinhead d'extrême droite. Dès la première scène, nous savons que Marco n'est pas à sa place. Le regard fuyant et hésitant sur ses agissements, ce pauvre homme est issu d'une famille modeste, vit en banlieue et tombe sur les mauvaises personnes au mauvais moment. Parcours classique.
Pendant trente ans (même le pseudo maquillage ne changera rien à notre scepticisme sur les années qui défilent), cet homme va devenir quelqu'un de bien. Faire un boulot honnête pour voir sa fille, avant tout. Participer à des activités caritatives pour pouvoir aider son prochain. Mais, à force d'accentuer le repentir de son personnage, Diastème réalise un film fade et sans nuance. Sa morale bien-pensante trahit les intentions (certes louables) du film, où les méchants fachos seront punis pour leur pêchés. Avec le temps qui passe, ils finiront, au choix, à l'hôpital ou en prison. Destinée pathétique.
La caméra embarquée voulait nous immiscer au plus près du quotidien de son héros, mais comment le comprendre alors que le scénario même est inabouti. Le format filmique, trop court, ne peut tout simplement pas coller avec ce récit. Certains personnages (le pharmacien) auraient pu davantage exister pour donner de l'épaisseur à la narration, mais le réalisateur préfère survoler les saisons pour livrer quelque chose de brouillon. Seul alors s'en sort Alban Lenoir, jouant ici à contre-emploi et livrant une interprétation honnête. Tournant authentique.
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