Film Français racontant sur une durée de 20 ans la trajectoire d'un skinhead qui va peu à peu changer pour ne plus se reconnaître dans ses anciens idéaux. Si on ne peut pas douter de la sincérité de son auteur, Diastème à la fois scénariste et réalisateur, dans son histoire et son discours, on ne peut hélas que regrette une certaine forme de maladresse à la vision du film. Le réalisateur fait avec les petits moyens qu'il a, filmant au plus près de son acteur principal, en caméra portée, mais n'arrive malheureusement pas au niveau de la viscéralité et de la force brute d'un Pusher, celui-ci ayant certainement servi de modèle formel pour ce film. Certains acteurs et dialogues ne sont malheureusement pas tous à niveau ; et pêche à rendre crédible certaines scènes. On peut quand reconnaître l’intérêt d'aborder un sujet finalement peu vu, c'est donc d'autant plus dommage que l'histoire soit parfois un poil naïf, à l'exemple de la scène de la finale de la coupe du monde un peu trop cliché. La narration est construite avec des séquences de vie du personnage de façon chronologie sans réelle transition, créant des ellipses dans le parcourt psychologique du protagoniste et empêchant d'aller en profondeur dans la compréhension par le spectateur de son processus de dé-radicalisation. Un film du jeudi maladroit dans sa forme et pas toujours convaincant, mais dont l'honnêteté indéniable n'est pas à remettre en cause, un essai qui a le mérite au moins d'exister.