Sonia, mexicaine, veut convaincre une compagnie d'assurance de valider un nouveau traitement pour traiter le cancer de son mari. Sauf que personne ne répond jamais et que, de frustration en énervement, elle finit par prendre le taureau par les cornes. Le sujet permet à Rodrigo Plá de mêler thriller et critique sociale et, surtout, de proposer à la fois un réquisitoire contre le libéralisme débridé et une expérience de cinéma.
Derrière la dénonciation des dérives de la privatisation de la santé, c'est le dispositif quasi expérimental qui fait la réussite du film. Succession de plans fixes, la mise en scène se résume à un jeu sur la profondeur de champ et à d'innombrables découpages du plan, figurant la distance et les obstacles entre individus, l'éclatement de tout projet collectif et la dislocation du lien social.
Si l'on ajoute le rythme, le travail étonnant sur le son, l'humour noir ponctuant quelques scènes et l'interprétation très juste, cela donne une belle réussite, valant par le fond comme par la forme.


--> La version longue sur le site Le Monde dans l'objectif.

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le 3 avr. 2016

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