Un après midi de folie dans une banque, entre otage, agresseur et policier

Sydney Lumet. Al Pacino. Lorsqu’un génie rencontre un autre génie, ca fait un film de génie : Un après-midi de chien. Brooklyn, 1972. Sonny Wortzick (Al Pacino) et son pote Sal (John Cazale) organisent au pied levé un braquage de banque accompagnés d’un troisième type qui aura vite et bien fait de s’enfuir. Lorsque la police intervient, une prise d’otages de plusieurs heures commence. De par sa médiatisation, elle restera comme ayant marqué l’histoire.

Le début du film est à vrai dire assez étonnant. Sonny et son équipe de bras cassés braquent une banque vide. Pourquoi ? Ils ne le savent pas vraiment. Ils manquent tous d’assurance et si Sonny est le chef, c’est uniquement par défaut. Entre son pote qui s’en va car n’arrivant pas à assurer le braquage et ce fou de Sal qui veut tous les buter, Sonny doit en effet gérer de sérieux tocards. Personnage très intéressant que ce Sonny joué par un Al Pacino complètement survolté (au même niveau que dans Scarface, c’est dire). D’abord manquant complètement d’assurance, Sonny va devenir de plus en plus sur de lui au fur et à mesure que la prise d’otage se poursuit. Jouant avec la télévision, avec le public présent, présent sur tous les fronts, Sonny est passé de braqueur un peu perdu à kidnappeur de talent.

Entre les erreurs des braqueurs et celles de la police, une énorme tension s’installe pour ne jamais retomber. Une réalisation magnifique nous incruste dans cette banque entre les kidnappés et la détresse de Sonny. On va alors s’attacher à ce personnage un peu perdu et au bon fond ; les otages également. Une relation particulière s’installe alors entre ceux-ci et leur agresseur, donnant au film une autre dimension.

Un après-midi de chien est donc porté par la réalisation parfaite et oppressante de Lumet et par l’interprétation géniale que fait Al Pacino de Sonny Wortzick, un braqueur original. Rien à dire non plus sur la prestation de John Cazale, qui joue à merveille le braqueur un peu effacé et complètement taré. Prenant, s’approchant de la perfection cinématographique, Dog day Afternoon vous sera un divertissement exceptionnel lors d’une longue après midi pluvieuse (ou ensoleillée on s’en fout, enfin bref cet après-midi, là, maintenant, tout de suite). Sur ce, je cours voir Serpico.
Thomas_Dekker

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