Plus comédie que film policier, Un beau voyou avance grâce à de grosses coïncidences

         *Un beau voyou* est le premier long métrage de Lucas Bernard en tant que réalisateur. Il n’est néanmoins pas un nouveau dans le milieu du cinéma puisqu’il est également directeur de la photographie (*Anton Tchékhov 1890, Fracassés*) et a déjà joué dans une série intitulée *Les Aventuriers de 8h22.*

Distribution
A la distribution nous pouvons retrouver Charles Berling (Elle, Le Prénom, Marvin ou la Belle Education) en tant que Beffrois, le commissaire sur lequel le film s’ouvre. Face à lui est présent Swann Arlaud (Les Emotifs Anonymes mais il est surtout connu pour son rôle dans Petit Paysan grâce auquel il remporta le César du meilleur acteur) dans le rôle de Bertrand, le fameux « beau voyou ». Enfin, on peut noter la présence de Jennifer Decker dont c’est le premier rôle principal au cinéma, qui interprète Justine, restauratrice de tableaux qui tombe amoureuse de Bertrand.


Synopsis
Le commissaire Beffrois attend la retraite avec un enthousiasme mitigé quand un vol de tableaux retient son attention. Est-ce l’élégance du procédé ? L’audace du délit ? La beauté de l’œuvre volée ? Beffrois se lance à la recherche d’un voleur atypique, véritable courant d’air, acrobate à ses heures.


Critique
Une introduction mitigée

Le début est plutôt lent. Le film commence par un cambriolage de l’appartement de Beffrois par un petit délinquant qu’il arrête directement en rentrant de ses courses. On a la présentation d’un personnage un peu extravagant car au lieu de l’emmener au poste, il lui propose un jus de pamplemousse et ils finissent presque par devenir amis. Cette introduction permet aussi d’aborder la thématique de l’art via un tableau qu’il a acheté avec sa femme maintenant décédée (ce qui explique son caractère un peu perdu et incompréhensible car il ne semble pas s’en être remis). Sa seule famille est composée de ses deux fils qui semblent le délaisser donc il apparaît comme vraiment seule. Ce début est donc très lent mais présente bien le personnage.


Les motivations de Beffrois sont peu compréhensibles
On apprend ensuite que Beffrois part bientôt à la retraite et règle de simples petits délits donc lorsqu’un vol d’œuvres d’arts se présente à lui, il y voit une occasion rêvée de partir en beauté. Cette enquête devient pour lui une obsession presque maladive que je n’ai pas forcément comprise ; d’autant plus qu’il ne s’intéresse pas du tout au monde de l’art.


Le dîner : la meilleure scène
Ensuite, il rencontre, pour l’enquête, Justine qui rénove des tableaux et son père (le personnage le plus drôle et celui que j’ai préféré car c’est un artiste un peu perché mais attachant) qui l’invite malencontreusement à un dîner où Swann Arlaud, le « beau voyou » est présent. Le fait que ce soit lui le coupable n’est pas un mystère, il n’y a qu’à regarder l’affiche pour comprendre car elle est assez évocatrice. Ce repas est la scène que j’ai préférée car est très dynamique et drôle. Cependant, le fait que Beffrois et Bertrand se rencontrent ici est une coïncidence un peu trop grosse et c’est le seul point négatif que je relève de cette scène.


Le personnage de Bertrand est mal construit
Ensuite, on s’éloigne un peu de l’enquête pour se focaliser sur Bertrand. On voit son histoire d’amour avec Justine où il refuse de lui montrer son appartement (pourtant vide des œuvres volées donc je n’ai pas compris) mais aussi sa famille qui vit en banlieue aisée de Paris et ne semble pas avoir de problèmes d’argent donc on ne comprend pas les motivations de ses vols. Son personnage est beaucoup moins bien construit que celui de Beffrois.


D’autres coïncidences et une fin bonne enfant
L’enquête est presque abandonnée jusqu’à ce qu’un tableau soit retrouvé par hasard (encore grosse coïncidence). Beffrois est alors à la retraite mais l’obsession pour ce malfaiteur ne faiblit pas et il tombe sur la piste d’une personne en relation avec le voleur donc ils lui tendent un pièce et Beffrois découvre que c’est bel et bien Bertrand. S’en suit alors un jeu du chat et de la souris qui se finit sur un ton bon enfant.


        Pour conclure, *Un beau voyou* est un film sans réel enjeu ni surprise car l’identité du voleur est connue dès le départ. De plus, l’enquête avance un peu trop facilement grâce à de grosses coïncidences. Lucas Bernard semble s’être focalisé sur l’aspect comédie et non film policier sans réellement réussir à mélanger les deux avec vraisemblance. Cependant, mis à part la première scène, le film passe plutôt vite avec des acteur corrects et une scène de dîner assez drôle. Autant de points négatifs que de positifs valent donc la moyenne, un 5/10.
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le 20 janv. 2019

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