Il s'agit d'un Western européen (production anglaise) tournée par un réalisateur américain en Espagne.
Le réalisateur débute dangereusement son film en alternant des scènes très violentes de tuerie et des gags burlesques, tentant de nous rendre sympathiques ces truands sanguinaires et violeurs. Le pari est osé ou plutôt maladroit. Après 10 minutes, on comprend que ce film est à prendre au second degré et qu'il n'a d'autre prétention que de divertir. La suite est mieux maitrisée et finalement, cette bande de toquards aussi bêtes que méchants nous fait rire (on pense aux Daltons). L'humour est clairement calqué sur celui de Laurel et Hardy. Cette série B assumée est à mi-chemin entre le Western Spaghetti et le traditionnel. Le réalisateur dispose d'un scénario où tout est étudié pour mettre en valeur la plastique de Raquel Welch, ici au sommet de sa beauté et de son sex-appeal sauvage, cadrant idéalement dans ce décor désertique (le film fut tourné intégralement en Espagne). Tout est prétexte à émoustiller le spectateur masculin hétéro et le réalisateur s'amuse en habillant son héroïne d'un poncho diaboliquement échancré, en la faisant prendre un bain où elle nous tourne le dos et se relève doucement pour découvrir qu'elle a gardé son pantalon qu'elle tente de rétrécir.
Le film dispose d'un très bon casting dans lequel on retrouve notamment l'excellent Jack Elam tellement adapté à ce genre de films, mais aussi plus étonnamment Christopher Lee qui joue ici dans l'unique western de sa carrière. Outre ses avantages plastiques, Raquel Welch s'en tire plutôt bien en interprétant ce personnage vengeur même si certaines scènes involontaires prêtent à sourire lorsqu'on constate qu'elle n'est pas tellement à l'aise à cheval. Robert Culp est impeccable en chasseur de primes distingué et mentor de cette fille. La réalisation est propre mais sans grand talent, avec quelques trouvailles visuelles qui divertissent. La couleur et la texture du sang sont irréalistes. Le film est assez court et se regarde donc sans ennui.