Robert Bresson nous prévient que son film raconte une histoire vraie, adaptée de l'autobiographie d'André Devigny (co-scénariste du film), et qu'il la livre sans ornements. Un film en noir et blanc magnifiquement écrit, simple et efficace, sans fioritures et agrémenté de la musique de Mozart. Que demander de plus.
Nous voici à Lyon en 1943. Le lieutenant Fontaine tente de s'échapper une première fois mais il échoue. Il va se faire tabasser par les allemands avant de retourner en cellule. Celle-ci est très rudimentaire, du genre qui vous laisse seul face à vous-même, face à l'ennui, car il n'y a rien à faire, et au temps qui passe. Sa seule sortie de la journée est pour aller faire sa toilette.
Sa seule obsession est de trouver un moyen de s'échapper. Ça lui permet, aussi, de s'occuper l'esprit. Il va ensuite chercher le meilleur créneau pour saisir son ultime chance. La préparation est longue, très longue.
Puis, un jour, on lui apprend qu'il sera fusillé. On lui impose alors un camarade de cellule nommé Jost. Doit-il le tuer ou l'emmener avec lui ? En tout cas, le temps presse, il doit se décider rapidement à exécuter son plan d'évasion.
Le film se passe, à part une ou deux scènes, uniquement en prison. On suit Fontaine dans l'élaboration de son dernier plan d'évasion. La menace d'être fusillé se rapproche, les bruits de mitraillettes se font entendre, au loin, à plusieurs reprises, sans qu'on ne voit aucune exécution. Bresson montre l'essentiel, simplement, se concentre sur son sujet et c'est vraiment un bon moment de cinéma.