Bryan Singer continue à s’intéresser au nazisme. Sa fascination pour le mal se traduit par celle d'un jeune lycéen qui arrive à débusquer un ancien criminel de guerre. Cette obsession, on ne saura jamais vraiment pourquoi il l'a. Un psychanalyste pourrait m'aider à comprendre. Peut-être qu'il ne faut pas aller chercher midi à quatorze heures et que ce gosse a-t-il tout simplement un grain ? Il prend un plaisir sadique à dominer mentalement ce vieil homme.
Si l'élève est doué, il n'en est pas moins glaçant. Chantage, meurtre, curiosité morbide. Le malaise est présent tout au long du film d'autant que cet étudiant se renfermera de plus en plus sur lui-même. Quand cet ancien SS raconte le quotidien d'un camp de la mort, là aussi, j'ai été saisi par le plaisir évident qu'il prend petit à petit à ressasser de vieux souvenirs. A retrouver ses vieux réflexes. Les gestes du quotidien. Sa faculté à persuader les gens. A les mettre sous sa coupe. A se faire obéir.
L'élève est doué dans le sens où il apprendra vite. A mille lieues de ses blockbusters de super-héros regorgeant d'effets spéciaux, Singer distille, comme un poison dans une veine, un malaise permanent uniquement par cette relation mentor/apprenti. Spontanément, ce n'est pas le film de sa carrière qu'on citera en premier. Mais entre les premiers X-Men et Walkyrie, il s'y insère tout à fait.