Le cinéma tunisien témoigne d'une excellente forme ces temps-ci avec Noura rêve (intimiste), Un divan à Tunis (désopilant) et Un fils (stressant). Trois manières de sonder l'état des lieux du pays, même si, dans le cas du dernier, l'année où l'action se passe est 2011, alors que le voisin libyen est à feu et à sang (cela a son importance dans l'intrigue). Si le réalisateur, Mehdi M. Boursaoui, se défend d'avoir voulu faire un film à suspense, c'est pourtant bien son aspect de thriller qui rive le spectateur à son siège dans le dilemme qui se pose à un couple, alors que leur fils a été grièvement blessé dans un attentat terroriste et a besoin d'une transplantation d'urgence. Une situation gravissime qui fait ressortir un secret familial bien gardé et qui permet au récit de jouer sur plusieurs tableaux : intime, social, politique et sentimental. Il y est question notamment de trafic d'organes, de foies en l'occurrence, sujet épineux traité de manière directe. Le scénario a été peaufiné pendant 6 à 7 années et cela se voit tant son écriture est brillante, dans une ambiance ouvertement stressante et donnant du grain à moudre à ses deux interprètes principaux qui livrent une performance impressionnante. Cela n'étonne pas du toujours remarquable Sami Bouajila, au côté duquel la peu connue Najla Ben Abdallah, qui a surtout joué pour la télévision, se hisse largement à son (haut) niveau.

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le 17 nov. 2019

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