Il est vrai que ce n'est pas le plus grand Melleville et que c'est dommage parce que ce fut le dernier. Toutefois, le film ne mérite "ni un excès d'honneur, ni cette indignité "relayée ça et là..il reste d'une construction impeccable voire implacable, l'univers froid et gris de Paris déserté au petit matin ou d'un bord de plage normand est triste et poétique à souhait. Delon a presque l'air d'un petit fonctionnaire besogneux, n'était son regard bleu glacier inoubliable, il campe ici un flic fataliste et revenu de tout qui avance et fonctionne en regardant les hommes tomber. Jean-Pierre Melville avait le don de sublimer les acteurs, et sous son regard, André Pousse devient un frère de Humphrey Bogart. Certes la (trop) longue scène de l'hélicoptère et du train outre les "effets spéciaux" un peu pauvrets est limite supportable, mais elle a la vertu de donner au temps qui passe et à sa maitrise , sa juste valeur dans une telle entreprise. Melleville reste un mètre-etalon du polar français avec la classe américaine de la grand époque.